samedi 14 septembre 2024

 Le Balanciart 


Il s’agit d’un jouet d’équilibre et de mouvement, un mobile, des plus faciles à faire, pour un atelier d’enfants.


 


Dessin de Jeanne, de la MJR

 Comme on peut le voir par le dessin, ce “balanciart” est à la fois un balancier et une forme d’art, c’et à dire qu’il combine la rigueur de la loi du centre de gravité et la liberté de créer.


Les éléments principaux:

Le corps du personnage:  Des élémentes légers comme un bouchon, une galle du chêne, etc.

Le cou et la pointe :  un tronçon de baguette de brochette intégré au corps, un petit crayon, etc.

Les bras :  Deux branchettes ou baguettes de brochettes

Les poids nécessaires:  Des perles à fixer au bout des bras avec autant d’écrous et de rondelles métalliques qu’il faudra pour assurer le bon équilibre du jouet, des marrons, etc.

Le piédestal : par exemple une planchette ou une tranche de bois.

Les jambes: trois branchettes ou baguettes de brochettes.


Fabrication:

Fabriquer le corps et trouver l’axe central-vertical. 

Fixer les bras au corps de façon qu’ils aient à peu près 110° d’écartement, vers le bas.

Fixer la pointe sous le corps.

C’est le moment de mettre les poids au bout des bras…

Rajouter des poids aux mains, jusqu’à ce que vous soyez satisfait de l’équilibre de votre œuvre d’art en mouvement: ce n’est pas le plus facile… 

Le centre de gravité doit être ne-dessous du point d’appui.


 


Clelui-ci est fait avec 3 galles du chêne et deux marrons pour les poids.




 L’OISEAU-PINCE 


C’est un petit coup de cœur que je voudrais vous présenter.

Il vient de mes balades sur Internet, exactement ici :

https://www.youtube.com/watch?v=jxSjP8kf5-w&ab_channel=REPARACI%C3%93NEN5MINUTOS


L’effet produit par cet oiseau est d’autant plus surprenant que les moyens pour le réaliser sont on ne peut plus simples :

- un morceau de cartoline de couleur, 

- une pince à linge, 

- de la colle rapide 

- des ciseaux.



  Pour celui-ci, j’ai utilisé la couverture d’une revue, un peu rigide, afin de jouer sur les couleurs.

Comme on le voit, les variations sont infinies !

Une pince translucide fait un meilleur effet qu’une pince en bois.


  Lorsqu’on serre la pince, comme pour l’ouvrir, l’oiseau écarte ses ailes, puis les replie si on relâche la pression, etc.






   Grâce à la pince, ou peut l’accrocher un peu partout, pour décorer, pour jouer.


 THAUMATROPE  ¤ 


Le thaumatotrope n’est ni plus ni moins que l’ancêtre du cinéma, et cela à la suite de la découverte au XIXe Siècle du phénomène de la “persistance rétinienne”.



En quelques mots, les images perçues par l’œil ne s’effacent pas immédiatement: elles y “persistent” quelques millisecondes, avant de disparaître progressivement.  



Un des tout premiers thaumatotropes.

Si, avant la disparition complète de la première image, l’œil en perçoit une autre, alors, les deux se superposent!

L’illusion du mouvement est créée! Et le cinéma qui suivra, aussi!


C’est la découverte d’un savant. Lequel? 

On en cite de nombreux, mais celui qui revient le plus est le médecin chercheur et physicien anglais, John Ayrton Paris (1785 – 1856), le mieux placé, par ses spécialités, pour faire cette observation physiologique. 

Deux autres noms apparaissent souvent: John Hershel et Fitton William Henry, anglais aussi, et contemporains.


Cette découverte, suivie de la commercialisation du jouet, intervint vers 1825. Ce premier thaumatotrope représentait un oiseau et... une cage.

Le nom qui lui fut donné, un peu pompeux, lui vient de deux mots grecs. “Θαύμα”  (thauma); le miracle, le prodige, et “Τρόπος” (tropos), en grec ancien: le tour (de tourner), le changement. Donc: “le miracle tournant”.


Le thaumatotrope de la MJR, avec la face “cage” vue dans un miroir. 



A noter que les deux dessins sont   tête-bêche, afin de se retrouver dans le même sens après retournement.

Ils doivent aussi être très schématiques, afin d'être facilement identifiés.


  Découverte en 1868 à Laugerie-Basse en Dordogne, cette rondelle en os pourrait bien être la preuve que l’invention revendiquée en 1825 par John Herschel, William Henry Fitton et John Ayrton Paris était connue depuis l’ère paléolithique. 



Sur ses deux faces, est représenté un chamois (ou isard) dans des proportions identiques avec une position différente.

Maintenu par des cordelettes fixées dans l’orifice qu’il compte en son centre, ce “thaumatrope préhistorique” crée l’illusion d’un mouvement exploitant le principe physique de la persistance rétinienne.


Vous pourrez venir en contempler une copie et l’utiliser librement à la MJR.


 Le jeu des « Bouchons d’amour »


Ce jeu est un hommage à la fois aux « Bouchons d’amour » de Pujols et à Maria Montessori. 

          Les « Bouchons d’amour » sont une association internationale qui a pour objet, en France, l’acquisition de matériel pour handicapés (fauteuils roulants, etc.), ainsi que certaines opérations d’entraide et, à l’étranger, la participation à des opérations humanitaires.

 


Ses revenus proviennent de bouchons plastiques de diverses bouteilles : eaux, sodas, laits, etc., collectés dans la France entière, et vendus à un fabricant de palettes plastiques recyclables. Ils sont reversés intégralement aux oeuvres.

Le top du modeste et patient recyclage, et de la discrète générosité ! 


  Maria Montessori (1870 – 1952), animée d’une indéfectible vocation, et malgré l’opposition de ses proches et de la société ambiante, fut la première femme italienne diplômée en médecine. Puis elle fit des études en psychopédagogie, et elle consacra toute sa vie aux enfants que l’on dirait aujourd’hui « à problèmes ». 

Elle comprit avant tout le monde que l’éducation de l’intelligence de la main par les jeux concrets est déterminante 

pour eux, et aussi pour tous les autres !



Malheureusement, pour d’obscures raisons de laïcité intégriste, elle fut ignorée par l’Ecole publique pendant plus d’un siècle. Aujourd’hui il en va tout autrement, et le Monde entier a reconnu la valeur irremplaçable de sa méthode d’enseignement et d’éducation.  


          Le jouet de la MJR est constitué de goulots de bouteilles bien différenciées, coupés très courts et fixés sur le dessus d’une boîte plate.

          Le jeu consiste à revisser les bouchons au bon endroit.

   


Il exige association de formes et de couleurs, et dextérité manuelle.

Il est particulièrement adapté aux 1-5/6 ans, et l’on me dit qu’il peut même redevenir utile après 95 ans…


mercredi 20 mars 2024

 Le duel de marionnettes

Toute activité ludique laisse naturellement une trace chez celui qui la pratique. Et cette trace est un apprentissage, conscient ou non, programmé ou non.

Partant de cette certitude, quoi penser de ce « jeu » médiéval, nommé « Ludus monstrorum » ; comment l’analyser ?

Ce dessin date de 1170 ; il est une copie médiévale de l’ouvrage intitulé « Hortus deliciarum » (« Le Jardin des délices »), rédigé par Herrade de Landsberg (1125-1195), abbesse du monastère de Hohenbourg, en Alsace. L’original a brûlé pendant la guerre de 1870, à Strasbourg.



https://www.pinterest.fr/pin/365495326001526834/


Une réaction trop rapide pourrait nous faire interpréter le mot « monstrorum » d’après le sens moderne de « monstre » ; mais cela paraîtrait quelque peu bizarre, un « Jeu des monstres »….

Il convient de revenir aux origines du mot : « monstruorum » est le génitif de « monstrum », lequel procède de « monere » qui signifie avertir, indiquer, éclairer. Et, à l’origine, ce mot était lié à une volonté divine.

Nous y sommes ; ce jeu est à double sens : il contient un enseignement, une morale, une visée édifiante.


L’ouvrage « Hortus deliciarum » est une encyclopédie théologique à visée éducative, destinée aux religieuses.

Les personnages que l’on voit dans la vignette sont des bateleurs qui manipulent des marionnettes, et il en est du sens des marionnettes comme de celui de « monstrum » : le symbole. Dans l’antiquité depuis Platon, et au Moyen Age, les marionnettes symbolisaient la nature humaine tirée en directions contraires  par les fils intérieurs des passions et de la raison, cette dernière étant la plus faible…

On voit bien maintenant où se situe la leçon de morale : c’est la Loi de la Religion chrétienne ; c’est aussi celle de la Cité de Platon.

Le rôle du jeu est ici de mettre la dynamique positive qu’il engendre au service du difficile apprentissage  de la gestion de soi par la raison. 


 


https://twitter.com/TomBorovsk1/status/1482424665742225410


Si l’on observe ce qui est écrit sur la tablette du jeu, on peut lire : « ludo monstrorum designat vanitas vanitatis » (jeu des « monstres » désigne la vanité des vanités). « Vanité des vanités » est un extrait de la Bible (Ecclésiaste).

Le contexte est ecclésiastique et noble ; on y voit des personnages liés au pouvoir, sans doute à la richesse, qui contrastent avec les simples bateleurs et les marionnettes rustiques. Est-ce ainsi qu’il faut lire la planche ?


REALISATION DES MARIONNETTES

La représentation des marionnettes de la vignette en couleurs (voir plus haut) n’est pas fonctionnelle ; en effet, les cordes sont situées à l’extérieur des personnages. Pour en tirer une réalisation concrète, il faudrait réinventer le mécanisme.

Heureusement, nous disposons d’une autre copie de l’original qui est très claire :


 


https://www.oldbookillustrations.com/site/assets/high-res/1874/children-puppets-768.jpg



Nous allons proposer ici une démarche adaptée à un bricoleur moyen, qui travaille avec peu d’outils.

Pour cela, il nous faut faire un choix : réaliser les marionnettes en trois ou en deux dimensions ?

Si l’on observe bien cette seconde vignette, l’auteur nous invite un peu à les voir en deux dimensions : en effet, elles y sont représentées de manière assez schématique et plate, contrairement aux joueurs.

Reste un problème : celui de l’équilibre. En effet, si le point de fixation est entre les jambes, le poids du haut du corps, avec les épées et les boucliers, va créer un déséquilibre…

Nous fixerons donc les cordes, nouées, au niveau de la ceinture, ou plus haut.


Matériaux nécessaires :

Des planchettes de contreplaqué fin

De la ficelle

De la colle

Des crayons et marqueurs de couleurs, ou peintures

Outils :

Une scie à chantourner

Un pinceau

Réalisation :

Dessiner sur la planchette les silhouettes des deux marionnettes, d’environ 20 cm de haut. On peut dessiner séparément les épées.

Découper à la scie à chantourner.

Monter l’ensemble du jeu.



Copie rustique, fonctionnelle, pour la MJR


Essai de (re)constitution des règles.

Dans la vignette en noir et blanc, le personnage de droite tient dans la main gauche une ficelle dont l’autre bout et tenu par le personnage de gauche, de la main gauche aussi. Ce dernier peut donc seulement faire reculer la marionnette de gauche, alors que son opposé peut seulement la faire avancer.

C’est le contraire avec la marionnette de droite.

Cela, c’est factuel.

Et maintenant des incertitudes.

Cette manœuvre implique une grande maîtrise de la latérisation, ce qui, de nos jours, est considéré comme un véritable objectif. Mais, anciennement ?

Et comment attribuer les rôles, de « gagnant » et de « perdant » ?

Où situer le bien et le mal ?

Par ailleurs, on peut se demander si les montreurs des marionnettes parlaient ou les faisaient parler, et pour dire quoi.

On pourrait imaginer que les observateurs s’identifiaient aux bateleurs ou aux marionnettes, et s’appliquaient la formule « vanité des vanités », autrement dit « nous ne sommes que poussière », ou tout au moins, tentaient-ils de le faire…

Mais, s’agissant d’une encyclopédie à visée éducative et édifiante pour de jeunes filles religieuses, avec qui l’identification pouvait-elle fonctionner ?

Allons-nous en rester aux questions, même si elles sont déjà, en plus du jeu lui-même, un apprentissage formateur sur bien des plans ? Non, peut-être pas.

En effet, voici un document, qui semble être un montage, peut-être d’époque :



 

https://www.pascalebeaudet.ca/post/billet-4-moyen-%C3%A2ge-herrade-de-landsberg



Le roi Salomon, avec sa sagesse légendaire, désigne ici, avec un geste de la main et un regard, expressifs et modernes, cette représentation du duel : « Ça ! », semble-t-il dire.

Le mépris est grand, à la mesure de la condamnation elle-même, et c’est, à n’en pas douter, avec le roi que devaient s’identifier les jeunes filles du monastère.

Revenons encore l’objet lui-même : aujourd’hui, nous y voyons un duel, c’est à dire un « combat à deux, armé ».

Or, le nom attribué à cette activité est, sans équivoque  « ludus  monstrorum», qui est, comme nous l’avons vu, un « jeu édifiant » ou moralisateur. Ce n’est donc pas par la matérialité ou le concret, mais par le symbole qu’il doit être abordé, par sa signification, comme le panneau routier qui montre deux enfants se tenant par la main, et qui signifie « attention école ».

En conclusion, même si c’est un jeu avec lequel quelqu’un peut jouer, c’est bien d’une leçon de morale qu’il s’agit, concernant les passions : « attention, jeu dangereux » !


samedi 30 septembre 2023

 Le Marcheur en cartoline  Fiche MJR


Ce jouet, inspiré d’un blog de Federico Tobon (1) : https://www.youtube.com/watch?v=-OJ1Yc2SwAs&t=42s , est accessible à des enfants, accompagnés, bien sûr.



Sur un même mécanisme de base, il sera possible d’installer tous types de « marcheurs » : humains, animaux, chimères, etc., que l’on laissera à la libre inspiration des enfants.

1. Federico Tobon est un artiste qui vit à Los Angeles.  

Principe de fonctionnement .

Le « marcheur » est installé sur deux pinces à linge ; il est mis en mouvement pat une manivelle qui le tient par les pieds. Il reste droit grâce à un fil de fer dans son dos.


Matériaux nécessaires :

- des feuilles de cartoline, de couleurs variées ;

- deux pinces à linge (de préférence en bois)

- du fil de fer (soit de type « fagot », soit issu de la reliure d’un cahier à spirale)

- un petit tasseau pour réunir les pinces

- une planchette pour le socle

- colle forte rapide ou pistolet à colle

- marqueurs de différentes couleurs


Outils

- des ciseaux

- des pinces pointues

- une petite scie


Réalisation

- dessiner le personnage  

- dessiner quelques traits du visage et, éventuellement, colorier

- le découper


- coller le petit tasseau, entre les 2 pinces, et à l’intérieur de chacune d’elles

- coller les deux pinces sur le socle


- préparer le fil de fer pour le vilebrequin, avec des pinces fines :

Silhouette et vilebrequin.

- réaliser le vilebrequin en ajustant la position des pliures à l’écartement des jambes

- rabattre les pieds sur les jambes et coller avec la manivelle à l’intérieur.


Mise en place du « marcheur »

Enfiler les deux extrémités du vilebrequin dans les ressorts des pinces, et leur donner leur forme.

Placer un fil de fer entre le personnage et le tasseau pour le maintenir debout.  





« Marcheurs » finis, à la MJR.


dimanche 25 juin 2023

 La coccinelle 


D’où lui vient son nom ? Comment en fabriquer une ?

A la première question, l’Intelligence Artificielle peut facilement répondre, mais pas à la deuxième…

Cela nous laisse encore un peu de temps, à nous qui sommes porteurs de savoir-faire anciens, et de capacités d’improvisation !

Le nom de la coccinelle lui vient du latin coccinus : « d'écarlate », de coccum : espèce de cochenille qui donne une teinture écarlate; et cela en raison de la couleur de ses élytres.

On ne saurait faire plus simple ni plus exactement descriptif.

Mais, pourquoi la nommer aussi « bête à bon dieu » ?

Selon la légende, au Moyen Age, un homme était accusé d’un crime qu’il n’avait pas commis.

Condamné à mort à Paris, cet homme clamait son innocence.

Il devait avoir la tête tranchée.

Mais une coccinelle se posa sur son cou.

Le bourreau enleva alors la coccinelle très délicatement et releva sa hache afin de trancher le cou du jeune homme. Quelle ne fut pas alors sa surprise lorsqu’il constata que la coccinelle était de retour sur le cou du pauvre jeune homme!

Le bourreau eut beau insister, mais la coccinelle était obstinée, à tel point que le roi d’alors (Robert le Pieux) intervint, considérant que l’événement était un miracle et que la coccinelle accomplissait là une mission divine.

Le roi décida de gracier l’homme. Quelques jours plus tard, le vrai meurtrier fut retrouvé.

Les spectateurs persuadés que le Tout-Puissant avait envoyé la coccinelle pour sauver cet innocent, lui donnèrent le nom de « Bête à Bon Dieu ».

Heureuse époque où les miracles étaient si évidents ! Ou bien, aujourd’hui, on ne sait plus les voir…


Mais, comment en fabriquer une ?

En gros, l’ « IA » (il faut dire IA pour être à la page) va nous proposer des modèles…  en deux dimensions. Plus ou moins du papier découpé.

C’est là qu’intervient le savoir du bricoleur : la solution est dans la galle du chêne ! (Voir fiche MJR N° 255)



Matériaux nécessaires :

Deux galles du chêne : une « normale » et une très petite.

De l’élastique à découper, genre chambre à air

Deux brindilles très fines.

Un magnet.

Réalisation



Couper la galle normale en deux parties et la petite en quatre, à la scie à métaux.

Découper six pattes aux ciseaux.

Creuser le quart de la petite galle et le coller à la grosse.

Peindre les deux parties : le corps en orange rouge et la tête en noir.

 

Avec un gros poinçon, perforer la carapace aux emplacements des six pattes et, sur la tête pour les antennes, avec un plus petit. Coller les pattes et les antennes dans les trous.  

Peindre les yeux.

Fixation 

Pour fixer la coccinelle sur le frigo, utiliser un magnet : le découper à la forme et à la taille de la bestiole, puis le coller par-dessous.

Pour la fixer au mur, on peut utiliser du scotch double face.  

 


N.B. La coccinelle à 7 points porte bonheur !



jeudi 15 juin 2023

 Le papillon


Le papillon, donc sa fabrication, a été l’une des activités privilégiées de mon enfance.

En effet, sa réalisation est très facile, et les matériaux ainsi que les outils étaient à portée de ma main.

Planche du Larousse 1897.
Où est-ce que j’avais appris ; où avais-je trouvé les modèles ? Aucun souvenir ; mais, la manière de faire est bien présente à mon esprit !

Le modèle vient à coup sûr de l’ « Encyclopédie Larousse » que nous avions à la maison, et qui avait été le cadeau que mon père avait reçu du sien, en 1900, pour son Bac…

Cette encyclopédie a été pour moi, enfant, dès que j’ai su lire, ce que peut être Internet aujourd’hui : la source des réponses à tout.

Les magnifiques planches en couleurs de cet ouvrage étaient pour moi d’inépuisables sources de rêves…

J’ai choisi pour cette fiche le papillon « Monarque », d’abord pour sa splendeur, puis pour l’énigme de son existence que je ne connaissais pas à l’époque, et enfin pour des raisons écologiques.


 Le Monarque est un grand papillon célèbre pour ses migrations de grande ampleur sur le continent américain. Il se déplace par groupes de millions d'individus sur des distances pouvant atteindre 4 000 km, du Canada, des Etats Unis, au Mexique, Venezuela, Colombie, etc., deux fois par an, d'août à octobre vers le Sud, et au printemps vers le Nord.

La distance est bien évidemment extraordinaire, mais l’inexplicable prodige est que cette migration s’effectue en deux générations, voire trois: une à l’aller, l’autre au retour. Cela signifie donc que leur « savoir » se transmet des parents aux enfants par… les gênes ! ! 

Au Mexique, notre papillon se réfugie sur des pins « Oyamel » de la Sierra Nevada, au Nord.

Mais, voilà : cette zone climatique, et les terres des alentours, sont propices à la culture des avocatiers, alors, des entreprises agricoles qui exploitent la culture de l’avocatier se sont mis à arracher les pins oyamel !

Du coup, les papillons ont de moins en mois de territoire, et pourraient même disparaître de cette zone… 


Matériaux nécessaires

Une feuille de papier A4 assez fort ou de la cartoline blanche, des marqueurs ou des crayons, des tubes de peinture, de couleurs variées.

Une petite baguette de bois.

De la colle.


Réalisation



Plier et couper la feuille en deux, et sur une moitié elle-même pliée en deux, dessiner un demi papillon.

Découper ce papillon en conservant la feuille pliée. Ouvrir la feuille.

Au crayon, dessiner les nervures sur les ailes puis les surligner avec un marqueur très fin.  

Nervures papillon monarque.


A partir du modèle, appliquer les couleurs.

Découper et tailler le corps du papillon dans la petite baguette fendue en long, puis la peindre, et enfin la coller.


Pour la fixation du papillon, utiliser par exemple du sparadrap : réaliser un cylindre autour d’un doigt, en collant les deux bouts du morceau de sparadrap, face collante à l’extérieur.  

Exemplaire terminé.

Ce tube, fixé au dos du papillon, servira de collant à deux faces.


Remarque sur les objectifs

Le jeu est fait pour jouer ; l’apprentissage en découle naturellement, et non l’inverse.

Il faudra insister sur l’étonnante transmission des « savoirs ».

La catastrophe climatique est bien assez présente dans les média : il suffira de dire que le territoire mexicain des monarques est en péril.


Complément littéraire

Dans son très beau roman « Monarques », Sébastien Rutés, qui est venu à Pujols en novembre dernier, a écrit ça :

 

« Au printemps, les papillons nés au Mexique retournent vers la région des Grands Lacs nord-américains. Ils traversent les États-Unis en moins de six mois, soit trois générations. La quatrième naît au Canada au début de l'automne et entreprend le voyage retour vers le Mexique. Cette fois, la migration se fait en une seule génération, dont la durée de vie est de sept mois. Arrivés à destination, les papillons entrent dans une phase d'inactivité tout l'hiver pour se reproduire en mars, avant que le cycle recommence.

Les individus qui s'installent en novembre dans les forêts du Michoacan sont donc les arrière-petits-enfants de ceux qui les ont quittés en avril. Comment savaient-ils où se rendre ?

Chaque année, les monarques s'installent exactement dans la même montagne, sur les mêmes arbres de ce sanctuaire, et empruntent le même chemin pour y parvenir, sans qu'on ait découvert comment les différentes générations se transmettent les informations.

L'instinct, l'atavisme, les horloges circadiennes logées dans leurs antennes, aucune réponse n'est satisfaisante.

On sait seulement qu'à un moment, les individus de la quatrième génération éprouvent l'irrépressible besoin de retrouver la terre de leurs ancêtres et que rien, ni la distance ni le temps, ne parvient à leur faire obstacle, capables qu'ils sont même de tripler l'espérance de vie de leur espèce pour parvenir à leurs fins.

J'ignore s'ils ressentent eux aussi la nostalgie d'un passé qu'ils n'ont pas connu ou souffrent de l'insatisfaction du présent, ce sentiment de s'être trompé d'époque, de n'être pas à sa place, la mélancolie de l'exilé dans le pays où il est né. Le mal d'un pays dont on ne connaît pas le nom.

Je ne sais pas s'ils conservent dans leur petite mémoire de papillons les souvenirs des générations passées, une hérédité de sensations douces, la tiédeur, le parfum des oyamels.

J'ai lu quelque part que ce seraient les millions de cadavres de leurs congénères mêlés depuis des siècles à la terre de cette région qui les attireraient.

Je préfère me persuader que la nostalgie de la beauté des bois sacrés est un attrait plus fort que l'odeur de la mort, mais c'est un paradoxe fascinant que cette quatrième génération voie sa longévité accrue uniquement pour rallier le lieu où donner la vie, initier un nouveau cycle et mourir. »


Cet extrait est un cadeau que nous fait Romain, ami du Jouet Rustique, et bibliothécaire à Pujols. Romain est un remarquable lecteur et animateur qui organise plusieurs fois par an des rencontres littéraires à la Maison du Jouet Rustiques, et parmi elles, une avec Sébastien Rutés qui est écrivain et maître de conférences, agrégé d'espagnol, titulaire d’un doctorat en 2003 à l'Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle.


mardi 18 avril 2023

 Serpent Egypte ancienne  



Nous avons peu d’informations à propos de ce « serpent » qui apparaît ici sur une pub moderne d’objets historiques reconstitués.

 





A la MJR nous en avons un, moins schématique, qui servira très bien de modèle pour l’atelier (photos Jeanne WHITE).

Le principe est que le serpent est fait avec un tube, ici, du sureau pour ne pas avoir les nœuds de la canne de Provence ou du bambou. Le côté de la tête est fermé, et un trou est pratiqué sur le haut du crâne. On souffle par l’autre bout, et l’air soufflé soulève la souris.  

 


Eléments historiques complémentaires.


J.G. Tumilet & P.G. Tumilet, sur leur très intéressant site du Musée Pédagogique d’Aragón, Huesca, Espagne, (https://www.portraitofaplaything.com/portraits-41-/50-mouse-and-snake ) donnent une étude détaillée sur l’objet suivant :



qui est exposé au Rijksmuseum van Oudheden de Leiden, Pays Bas.

Ils disent que cet objet est présenté sous deux entrées : « un serpent avec une créature ressemblant à une souris sur le dos » et « l'animal supérieur est probablement une mangouste égyptienne, qui est immunisée contre le venin de serpent et mange des serpents et leurs œufs ».  

Les auteurs font remarquer que l’article indique qu’il est difficile de se prononcer entre un usage ludique de l’objet et un usage sacré.

Il est vrai que nous ne devons pas projeter sur cet objet une vision correspondant à notre civilisation occidentale moderne !

Pour le fabriquer.


MATERIAUX NECESSAIRES.

Une tige de sureau, d’environ 20 cm ou plus, assez droite, sans nœud, et d’un diamètre de 2cm environ.

Un morceau de bois tendre, d’environ 2 par 2cm et 5 cm de long, pour la souris.

Un autre petit morceau pour boucher le tube.

Deux petites planchettes de 1cm par 5 cm pour tenir la souris.

Une baguette de brochette.


OUTILS NECESSAIRES

Comme pour les autres jouets, pas besoin d’outils compliqués ; d’ailleurs, on en fabriquera certains soi-même.

Mais il faudra qu’ils soient parfaitement adaptés, ce que les participants ne perçoivent pas toujours…

L’outil le plus spécial sera un simple fil de fer, mais d’un diamètre d’environ 1mm ou 1,5 mm. L’ancien fil de fer « à fagots » allait très bien ! Il le faudra d’environ 20 cm de long.

 



Pour faire l’outil, on formera une boucle à l’une des extrémités et à l’autre un petit crochet pointu en forme de V fermé.

On pourra aussi se servir d’un tournevis au diamètre intérieur du tube.


REALISATION

Il faudra d’abord évider le tube, mais il ne sera pas nécessaire de nettoyer les parois à la perfection : juste qu’il y ait assez d’air pour souffler sous la souris et la soulever. Pour cela, enfoncer le fil de fer par la pointe, sans forcer, en tournant, et en chassant les morceaux de moelle. Percer sur la moitié de la longueur du tube, puis faire la même opération par l'autre côté. Passer enfin par le trou une baguette fine pour l’aléser un peu plus.

Il faudra maintenant un morceau de baguette rond d’environ 2 cm de long et du diamètre intérieur du tube : le coller du côté de la tête. Ensuite, tailler la tête de forme triangulaire. Pour cela, on peut utiliser le couteau ou la ponceuse à disque.


On passera ensuite à la fabrication de la souris : la sculpter en volume, avec une large poitrine, pour que l’air soufflé la prenne bien.

Décoration du serpent.

 



Le modèle de la MJR est décoré au fer rouge, avec un outil fait maison, aussi : un fil de fer enfoncé dans la moelle d’un tronçon de noisetier ou autre bois, et recourbé au bout selon le dessin désiré.

Pour chauffer le pyrograveur au rouge, il faut avoir, par exemple, un chalumeau à gaz.

Si ce n’est pas possible, on utilisera un marqueur noir ou un pinceau avec de la gouache.


 



mercredi 28 décembre 2022

Pistolet à « capucines »

 Pistolet à « capucines »



J’hésite un peu sur le nom et l’utilisation de ce pistolet… 

C’est un jouet que j’ai fabriqué et utilisé dans mon enfance, époque où l’on ne se posait pas tant de questions ! En effet, on achetait des amorces, que l’on nommait je crois des « capucines », chez l’épicier ou au bureau de tabac. On les mettait dans le  pistolet, et on les faisait « péter » sans autre forme de procès. Ces « capucines » avaient une forme ronde et la taille d’un confetti. 





Ce pistolet était la meilleure façon de les faire péter, sinon il fallait utiliser deux pierres. Elles n’éclataient pas à la figure, ni d’une façon ni de l’autre. Aujourd’hui, on vend un peu partout des « claque-doigts » ou « clac-doigts » ou « Pif Paf » qui sont constitués de sable avec une quantité infinitésimale de fulminate d’argent, très explosif, mais totalement inoffensif.  


Ça remplace bien les « capucines ». 

Mais je vais garder le nom de pistolet à « capucines ».


La fabrication ne présente aucune difficulté importante. Il suffit juste de choisir les bonnes dimensions, qui seront données par les pinces à linge en bois ; cela fera plus « époque », et si elles sont délavées et usées, ce sera encore mieux. 

Le bois pour la fourche : peu importe son essence. On veillera simplement à ce qu’il ait une écorce lisse, pour l’esthétique et la bonne tenue en main. La taille est importante, surtout la poignée qui doit avoir un diamètre suffisant, mais pas trop gros : de 1,5 à 3 cm de diamètre. 


Matériaux nécessaires :

La fourche

La pince à linge

Du fil de fer très gros (environ 2,mm de diamètre). On peut utiliser ici des cintres qui sont vendus avec certains vêtement ; ils ont en fil de fer aciéré, donc un peu difficiles à couper et à tordre. Il faudra utiliser l'étau.


Outils nécessaires :

Une scie

Un couteau

Des pinces fortes ou un étau 

Une mèche de 3 mm, ou une vrille

Du papier de verre

Un pistolet à colle, ou de la colle à bois


Réalisation :

Fendre la partie de la fourche qui supportera la pince

Coller la pince

Par rapport à l’emplacement de la pince, perforer le canon du pistolet

Avec le fil de fer, façonner la gâchette à moitié, d’abord côté doigt ; la mettre en place et finir sa mise en forme. Ici un réglage assez fin est nécessaire pour que le fil de fer de la gâchette ouvre la pince et s'en échappe afin qu'elle claque.