mardi 13 septembre 2011

OISEAU TRESSÉ

Comment donner des ailes à une vieille bouteille plastique de soda!



Voici, en images, les étapes de la fabrication:











lundi 12 septembre 2011

"Il était une fois COLOMIERS"

UN EXCELLENT  PLATEAU-REPAS INOPINÉMENT PARTAGÉ!
Peut-on imaginer voisinage plus bucolique et spontané pour les "Jouets rustiques" à cette magnifique fête populaire, tout imprégnée d'humour, de bonne humeur et de ferveur familiale?

lundi 5 septembre 2011

LA LIBELLULE


Mise en abyme
dans l'abîme
aquatique du ciel.
Libellule perdue
dans le reflet
de son image.
La vie n'est-elle pas
sur l'autre face
de sa lumière?

mardi 9 août 2011

Le CYNIPS

Il y a maintenant presque un an, j'ai "cueilli" des galles vertes sur un chène tauzin, dans les Landes, et je les ai enfermées dans une boîte en plastique transparente.

Je les retrouve aujourd'hui, un peu moisies.
Et, parmi les microscopiques débris qui parsèment le fond de la boîte, j'aperçois, à peine visible à l'oeil nu, un cynips (je devrais dire "une" cynips, car des galles d'été ne naissent que des femelles).
Pour la photographier, j'ai dû accoler à l'objectif de mon appareil une petite loupe qui multiplie par 20 et faire la mise au point "au pif".
Voici le résultat qui nous permet d'entrer dans l'nfiniment petit...

Qui pourra expliquer, par quel mystérieux mécanisme de communication, cette si petite bête peut "passer commande" au chêne pour qu'il lui fabrique une aussi grosse et aussi belle galle (2 à 4 cm de diamètre) qui grandira au rythme des feuilles et des glands, et qui protègera sa larve?
Le cynips n'est-il pas le "saint patron" des mutations génétiques?

lundi 8 août 2011

LE MOULINET COUCOURDE

Quand on pense que les dictionnaires de français ignorent le mot "coucourde", qui fait "plouc", alors que ce mot vient directement du latin "cucurbita"!
Celle-ci est minuscule, et me sert de pendentif amulette pour créer l'intérêt et le dialogue:


dimanche 7 août 2011

UNE CHOUETTE SOURIS !

Et voilà, 25 ans au moins ont passé!

C'était du temps où l'on pouvait encore faire manier la flamme par les enfants (Oh, la flamme bien modeste d'un petit chalumeau à gaz!), leur faire fabriquer des souris et des chouettes, et au passage, leur enseigner à maîtriser le feu...

Ah, ces époques diaboliques où le "politiquement incorrect" permettait encore de former à la maîtrise de soi...

-- C'est quoi "être vieux"?
-- C'est quand tout nous paraît trop compliqué.
-- Alors, ça doit être ça...

mardi 2 août 2011

Le moulin libellule

Matériaux: une bouteille de boisson gazeuze, gitolles, fil de fer.
Réalisation, découper le fond comme sur la photo, afin de constituer une hélice; vérifier dans quel sens elle tourne.
Avec une rondelle de bouchon, et des ailes découpées dans la bouteille, réaliser une autre hélice qui tourne en sens inverse de la première.
Faire l'empennage en découpant le reste de la bouteille, et le fixer dans le bois fendu.
Veiller à ce que la résistance au vent de l'empennage soit supérieure à celle du moulin.


Bon vent!




mercredi 20 juillet 2011

L' EAU et LE VENT

Un souvenir d'été: voyez l'eau et le vent.
Choyez ces éléments qui font naître la vie,

doucement, sur la peau sensible d'un enfant:
pour toujours c'est à joie qu'ensemble ils le convient.

dimanche 26 juin 2011

BALMA ¤ F'ESTIVAL DU JEU

Le Mail de la Marqueille, à Balma.
Un cadre bucolique à souhait, un accueil impeccable, un public varié, charmant, passionné.
C'est l'été, avec ses lumières et ses belles ombres fraîches.

Michel surveille, commente, prête des jouets, conseille, raconte, explique...

Et, ça arrive quelquefois, puis ça se résout dans un éclat de rire...
Un maladroit? Un distrait?
-- NON, PAS COMME ÇA !!!



lundi 20 juin 2011

FESTIVAL DU JEU ¤ Le Chambon-Feugerolles 2011

Sauvés par la Renouée du Japon !


Je ne m’étais jamais intéressé de près à cette plante que, cependant, je connaissais de vue.

Et me voici au Chambon-Feugerolles, près de Saint Etienne, pour une animation à la belle fête du FESTIVAL DU JEU 2011.

J’ai prédécoupé 200 mirlitons pour deux jours avec les écoles et un troisième avec le grand public, et il me reste quelques tronçons de cannes.

Hélas, me voici presque à court dès le deuxième jour...

Par habitude, lorsque je me déplace dans une région où ne pousse pas la canne de Provence, je cherche dans l’environnement des matériaux de substitution.

Et c’est ainsi que j’ai aperçu une touffe de cette fameuse renouée, avec ses grosses tiges dont on devine au premier coup d’oeil qu’elles doivent être creuses. Effectivement, et j’en ai coupé quelques unes, bien sèches, de l’an dernier.

Et j’en ai parlé à un autre animateur de la fête qui, aussitôt m’en a apporté une brassée.

Et bien lui en a pris car, le troisième jour, littéralement débordé par une nuée d’enfants, de « jeunes » et d’adultes, avec l’aide de parents et de visiteurs qui m’ont très très gentiment secondé, j’ai fait plus de 100 mirlitons en tubes de renouée, jusqu’à utiliser les chutes les plus misérables qui ne valaient même pas le coup de pied pour les dégager du passage...

Et je ne vous dis pas le nombre de déçus que nous avons dû laisser en plan, car l’heure de la fermeture était déjà largement dépassée !

Mais, au fait, c’est quoi, cette renouée ?

Eh bien c’est une plante, importée en France vers 1939.

Au départ, l’intention était bonne, car c’est une plante médicinale endémique en Orient, mais elle est devenue ici un véritable fléau par sa capacité invasive, tant et si bien qu’il est maintenant recommandé de l’eradiquer, et ce n’est pas chose facile...

Alors, allez-y, faites des mirlitons avec la renouée !

Un mirliton en renouée du Japon.
Inconvénient : plus fragile que la canne ; avantage : tout le tube vibre, et le son est meilleur.

lundi 30 mai 2011

LUDOTHEQUE DES 2 GAVES ¤¤¤ NAY

Quelle merveille de rencontrer un public aussi sensible à la poésie d’un tout petit « rien », aussi créatif, aussi enthousiaste !


On se sent récompensé au-delà de toute espérance des kilomètres « avalés » !


Grand merci pour tout cela.
Lien >>>  Moisel Nylev.

jeudi 19 mai 2011

Le canta caramèl

La saison des pailles est revenue, alors, à vos couteaux, et une petite balade en campagne pour retrouver le son bi-millénaire des "flutes" des bergers de Virgile...

Le canta caramèl est un instrument millénaire, de type anche.
Son nom occitan signifie « chante chalumeau ».

On le fabrique avec une grosse paille (seigle, folle avoine, etc.), bien formée et rigide.

Pour cela, on coupe d’abord la paille en conservant un nœud. Puis, on coupe le tube au-dessous du nœud, environ au niveau ou la feuille s’en détache.

Il ne reste plus qu’à pratiquer une incision, environ sur un quart du diamètre, à 2/3 cm du nœud et à ramener le couteau vers le nœud pour réaliser une languette qui doit être légèrement élastique.

Puis on souffle dans la paille, côté languette, sans que cette dernière entre en contact avec la langue.

Playing Across Borders ¤¤ Jouer par-delà les frontières

Un excellent ami anglais me fait l'honneur d'inclure les Jouets Rustiques dans son site international!
Allez vite voir ces pages, encore en construction, et qui sont appelées à devenir une référence.


Ici: Playing Across Borders

mardi 17 mai 2011

ASSOCIATION SERVICE JEUNESSE

Un super site, riche, convivial, très complet.
A consulter tout de suite!

Clic ici: ASSOCIATION SERVICE JEUNESSE
Loisirs éducatifs pour tous

mardi 26 avril 2011

Galles, akènes, bractées et autres brindilles

Tout cela pour réaliser des bestioles comme celles-ci:

dimanche 10 avril 2011

Mirlitons par milliers



Intuitivement, je calculais que je dois faire une cinquantaine de ces petits instruments au cours d’une journée d’animation, jusqu’à ce que, par commodité et pour gagner du temps sur place, je constitue des poches de cinquante tubes pré-découpés, ce qui me permet, indirectement, de faire le compte. Eh bien, il faut se rendre à l’évidence : c’est une bonne centaine de mirlitons que je fabrique avec petits et grands lors d’une grande sortie jouets !

C’est même devenu le baromètre ou le thermomètre, l’indicateur, l’analyseur comme on dit aujourd’hui, de la réussite d’une fête, indice calculé sur la base « 100 », chiffre standard d’une bonne réussite festive.

Sur ma lancée, je me suis livré à un autre calcul : les journées d’animation « mirliton » se comptent maintenant par dizaines ―je n’en ai pas toujours fait―, et je vais sans doute commettre la même erreur d’appréciation en en comptant leur nombre que pour celui des mirlitons eux-mêmes, mais disons au moins 200 journées réalisées : cela fait, et sans doute au bas mot, 20 000 mirlitons qui couinent aux quatre coins du Sud Ouest de la France et plus loin encore ! Sans compter les innombrables ‘petits’ qu’ils ont dû faire, car c’est bien cette descendance que je vise particulièrement…

J’ai donc voulu en savoir plus sur ce fidèle compagnon que les gens nomment systématiquement « flûte » ou, dans le meilleur des cas « kazoo ».

Le mot « mirliton » n’a pas d’étymologie connue : les dictionnaires même les plus avancés l’ignorent. Pour ce qui est de la définition, en gros, ils parlent de « tube creux », de membrane, de son nasillard et burlesque ; la plupart indiquent qu’il faut chantonner dedans pour en jouer. Bien ; mais essayons tout de même d’aller plus loin.

Le mirliton est un membranophone, c’est à dire qu’il comporte une membrane. Et c’est, plus précisément un allophone –-du grec « allo » qui signifie 'autre' et ce, malgré la curieuse coincidence, dans son fonctionnement, avec le téléphone !— car la membrane vibre « par sympathie » lorsqu’elle reçoit un son qu’elle n’a pas produit elle même. L’ignorance de cette particularité fait commettre bien des erreurs aux petits qui ont tendance à souffler spontanément dans l’instrument, ce qui est bien naturel à leur âge, mais aussi aux parents pleins de maladroite sollicitude qui ne manquent pas de leur dire « Souffle ! » avec les résultats que l’on devine…

Les membranophones sont des instruments connus de tout temps en Afrique, dans l’Ancien Mexique (la flûte « pame nipijiji » et la flûte « tenek pakaab chul »), et dans beaucoup d’autres lieux. Ainsi que les sifflets, les flûtes ou les chabrettes, ils ont dû faire partie du patrimoine musical immémorial des petits et des grands, ruraux et citadins, et porter des noms locaux divers que la littérature écrite n’a pas retenus. Et notre mirliton a sans aucun doute été de ceux-là.

L’histoire du nom ou des noms de l’instrument est plus récente, et on peut en retrouver la trace.
Dans les dictionnaires, le mot « mirliton » est attesté vers 1738 en France d’où il est originaire, et il signifie alors « monnaie » ; nous tâcherons de voir plus loin quelle monnaie et pourquoi. En 1745 il signifie déjà « sorte de flûte » et, en 1829, « refrain populaire ».

Il est parfois indiqué que « mirliton » serait une sorte de refrain ou de final de chanson, dans le style «tra la la tsoin tsoin », ce qui me semble une remarque fort judicieuse. Reste à trouver ou à imaginer le pourquoi de ce mot, et pas un autre : je pense que l’on pourrait se tourner vers le ‘merle’ (« mirlo » en espagnol). En effet, le merle est connu pour ses éclats sonores ― « siffler comme un merle »―, bruyants, joyeux, mais pas forcément très harmonieux, contrairement au rossignol qui « chante ».

Je vois là un faisceau d’indices, un champ sémantique cohérent, auquel la sonorité même du mot contribue : chant vigoureux et peu harmonieux du merle, refrain populaire, avec une connotation quelque peu péjorative confirmée par l’expression « vers de mirliton » (= de mauvaise qualité), et musique festive ou burlesque. On peut ajouter à cela que vers 1850 le mirliton était joué par des enfants, accompagné de la crécelle, ce qui le place clairement dans des manifestations carnavalesques.

La pièce de monnaie qui est connue sous le nom de « Louis mirliton » date de 1725 ou d’autres années proches, car il en a été frappé à des dates diverses et en divers lieux. Elle représente le jeune Louis XV à l’avers et son chiffre au revers.
On peut se demander pourquoi cette monnaie a été surnommée « mirliton ». Certains avancent l’hypothèse de la ressemblance entre les deux « L » entrelacés et les rubans que l’on attachait à l’époque aux « mirlitons », rubans parfois chargés de ces fameux « vers de mirlitons ». Cela prouve au moins une chose : que les mirlitons étaient déjà célèbres à l’époque, et peut-être une deuxième : qu’étant donnée la connotation burlesque et parodique de la musique ‘mirlitonesque’, ce Louis n’était peut-être pas si bien vu par certains…

« Cherchez, vous trouverez », a-t-il été dit, et c’est ma foi, bien vrai : en fouillant sur Internet, inépuisable source de savoirs (oui, aussi ! pour ceux qui n’en sont pas convaincus…), je sui tombé sur le magnifique travail d’un Allemand, Hans Mattauch qui, comme moi, n’a pas été satisfait de ce que racontent les dictionnaires. Pour faire court, disons que notre chercheur a découvert dans de bons vieux grimoires que le mot a été créé en 1723 par des marchands de mode parisiens, pour railler la coiffure de gaze que portaient les femmes libertines à la mode du temps, ainsi que les mœurs plus que délurées de la haute société, et cela par le biais de couplets grivois, tant et si bien que le mot finit par désigner l’organe génital féminin, et même le masculin. Un peu comme « zizi » et « zezette », aujourd’hui. Nous y voilà donc ! Un sacré « merle » siffleur !
Mais, me direz-vous, ce « Louis mirliton » ? Je vous vois venir !

Replaçons-nous dans l’esprit grivois du temps, et regardons de près le monogramme des deux « L », au revers de la pièce :


Je ne sais pas pourquoi, ce triangle formé par les lettres…, avec au centre ce je ne sais quoi de … Mirliton, tontaine, tonton !

Mais, bon, il faut avoir l’esprit du XVIIIème, non ? C’était bien le bon vieux temps !

Laissons passer quelques décennies sur ces joyeuses gauloiseries. Nous sommes en 1852, aux Etats Unis, loin de la France du XVIIIème.

D’où venait le modèle ? De la France des immigrants ? De l’Ancien Mexique ? Toujours est-il que, parallèlement ou en concurrence, deux « inventeurs » mirent au point une nouvelle version du Mirliton, le « kazoo ». L’un se nommait Alabama Vest, il était afro-américain et

officiait en Géorgie, et l’autre Thaddeus von Clegg, ancien horloger allemand qui exerçait ses talents aussi en Géorgie. L’un et/ou l’autre se débrouillèrent si bien dans leurs affaires qu’aujourd’hui encore le public français connaît beaucoup mieux le mot « kazoo » que le mot « mirliton » ! Incorrigible marketing américain…

Trente ans plus tard, en 1883, un fabricant de jouets ou d’instruments de musique, un certain Bigot ―injuste Histoire qui n’a pas retenu son prénom !― mit au point en France ce qui désormais s’appellera le « bigophone ». On connaît la postérité du mot dans l’argot militaire et civil…

Le bigophone est constitué de deux parties: un mirliton ordinaire emmanché sur toutes sortes de pavillons amplificateurs, l’humour, bien entendu, n’étant nullement exclu.

Cette fin du XIXème est la grande période des orchestres de mirlitons, formations parodiques qui s’étaient perdues depuis, mais ont semble-t-il tendance à ressurgir aujourd’hui. Et je ne saurais trop y encourager ceux qui s’y lancent !
Le Prévôt de Versailles et les censeurs ecclésiastiques du XVIIIème siècle s’étaient acharnés sur les chansonniers et les poètes, cherchant à faire taire et oublier les vilaines connotations salaces du mot « mirliton », et les mœurs qui allaient avec.

Et les Anastasies avaient sans doute parfaitement réussi dans leur entreprise d’occultation de ces turpitudes ―l’ignorance des dictionnaires le prouve assez clairement― lorsque, durant l’été de 1918, le bon abbé J.E. Varin, dans toute son innocence pastorale, réinventa le mirliton au plus grand bonheur des enfants de sa colonie de vacances. S’il avait su, le pauvre abbé… Mais, rassurez-vous, la naïve bonhomie de sa binette d’apôtre évaporé nous montre à l’évidence qu’il n’était pas au courant. Que le Ciel en soit remercié !


Je l’aime bien, cet abbé Varin : moi aussi je fais des mirlitons pour les colonies de vacances et autres ludothèques et centres de loisirs ! Et puis, je porte un peu la barbe et aussi les lunettes ; quant au reste, ce sera à vous de voir…

Le mirliton serait-il en train de devenir ma principale raison sociale ? Mon alter-ego ? Faire le tour de France sur les airs d’un modeste mirliton…

« A l’insu de mon plein gré », selon la formule maintenant consacrée, le mirliton s’est en quelque sorte emparé de mon identité même : ne m’a-t-on pas dit, à l’issue d’une animation récente ‘votre mirliton a été aujourd’hui comme le symbole de la fête’ ?

Il est vrai qu’arrivé à un âge si canonique, où il est devenu si scandaleux de vouloir travailler encore, on peut ―raisonnablement ?― avoir envie de faire quelque chose.

Or, il semble bien que mon autre ‘talent’, comme disent les Evangiles, soit celui de ressusciter ―attendez, ne rigolez pas ; pas de confusion, dans cette proximité textuelle, avec d’autres résurrections !― et de fabriquer des jouets pour donner un peu de rire, de joie et de bonheur à mon prochain. Et que le mirliton soit l’un des meilleurs « produits d’appel » pour y parvenir.

Je n’en veux pour preuve que cette mammie de 98 ans, résidente d’une maison de retraite, à qui j’avais fait un mirliton dont elle jouait fort bien, et qui devisait avec moi, au grand étonnement de l’équipe soignante car, déprimée, « elle ne parlait plus à personne depuis trois semaines »...



Même si « C’est une étrange entreprise de faire rire les honnêtes gens », comme disait déjà Molière, chanter dans un mirliton, c’est, finalement, une perspective qui aurait plutôt tendance à m’enchanter!

dimanche 3 avril 2011

La planche à roulettes


Le Soleil vient à peine de se lever.
Sa lumière oblique est encore rasante et rouge.
 L'intense bleu du ciel éclaire l'ombre en violet.
Des lumières et des ombres qui sont celles d'un matin d'enfance
retrouvé.

dimanche 20 mars 2011

"P.A.S.T.E.L" : une fabuleuse association ! !

"P.A.S.T.E.L" : Patrimoine Agricole,

Savoirs Techniques

En Lauragais


Recherche, inventaire, conservation et mise en valeur du patrimoine mécanique ancien



Les animations originales que nous avons déjà eu l'occasion de mettre en place.


1) Minoterie à l'ancienne : moulin à meules de pierre diamètre 1m30 couplé à la cuisson sur place du traditionnel millas.

2) Four à pain de campagne de grosse capacité (6 m² de cuisson) chauffé au bois : animation très appréciée nécessitant la forte implication des boulangers locaux.

3) Presse à pommes ancienne, fabrication et dégustation de jus de pomme frais.

4) Animation vieux métiers (rémouleur, vannier, rempailleur de chaises, cannage, fabrication de balais de paille, cuirs et peaux, scieurs de long, horloger, forgeron, tisserand, fileuse, maréchal-ferrant, dentellières, cardeuse, tournage, sculpture sur bois, sabotier, cordier, bouilleur de crus, la vigne et le vin, canonnier anti grêle, meunier, fondeur, pirate, calligraphie, etc…) suivant disponibilité des acteurs.

5) Les Dentellières : Exposition et démonstration de dentelle aux fuseaux.

6) Exposition de colliers et harnachements pour ânes, mules et chevaux de traît.

7) L'art du tressage du blé (les 7 épis, symboles, croyances, traditions populaires).

8) Miniatures fonctionnelles de matériel agricole ancien : Plus de 50 pièces échelle 1/8.

9) Exposition, démonstration de sculpture et tournage sur bois. (réalisations originales d'autodidacte et astuces et tour de main suscitant bien de la curiosité)

10) Atelier mécanisé du sabotier, "la sabotière automatique" : machine rare et originale fabriquant le sabot (intérieur et extérieur) en une seule opération.

11) Exposition d'outils anciens de l'agriculture et l'artisanat (tous métiers confondus).

12) Exposition d'outils anciens de l'horticulture et du jardin.

13) Les SURJOUGS : Commentaires et présentation de 20 à 25 exemplaires de ces pièces de bois tournées et sculptées, parfois ornées de multiples clochettes mises sur les jougs de bœufs pour les cérémonies. Véritables œuvres d'art populaire spécifiques au Lauragais/Volvestre.

14) Exposition de reproductions (18x24cm) de cartes postales anciennes régionales sur des thèmes ciblés comme la vie rurale, l'industrie, l'aéronautique, etc…présentées en panneaux.

15)Camion Renault type EP de la première guerre mondiale en état de marche.

16) Rouleau compresseur tricycle des années 20 : majestueux avec son monocylindre et ses 2 volants. (Fraîchement restauré, 9 tonnes environ).

17) Routière à vapeur : machine à vapeur automotrice de 12 tonnes en parfait état de fonctionnement et homologuée pour exhibitions en public.

18) Voiturette à vapeur "De Cambière" 1897 (exemplaire unique de construction régionale) en fonctionnement et/ou voiture à vapeur SERPOLLET.

18) Bateau à vapeur opérationnel (navigation possible sur plan d'eau ou canal) Gabarit 5 mètres, 4 places maximum.

19) Battage mécanique avec petit batteur rustique entraîné par spectaculaire manège à chaîne à deux paires de bœufs.

20) La Moissonneuse Gauloise : Reconstruction sur documentation historique (bas-relief) et mise en scène de la plus ancienne moissonneuse de l'histoire de l'humanité.

21) Battage à la Trépigneuse (fin XIXème siècle) batteuse mécanique entraînée par un cheval spécialement dressé marchant en cadence sur un tapis roulant).

22) Balades en calèche (10 à 20 places) tirée par 2 chevaux.
23) La traction animale : Bœufs, vaches ou chevaux en démonstration de travaux agricoles.

24) Exposition de moteurs fixes agricoles et industriels en fonctionnement.

25) Expositions de tracteurs anciens, de voitures et motos anciennes.

26) Expositions de véhicules militaires historiques (débarquement de juin 1944).

27) Exposition de plus de 70 plaques publicitaires émaillées anciennes sur le thème des vieilles mécaniques et l'agriculture.

28) Exposition de petits et très petits moteurs (vapeur, gaz, air chaud, essence, diesel, Stirling, réacteur, etc…) et démonstrations de fonctionnement.

29) Démonstrations de labours à l'ancienne ou charrue balance.

30) Exposition de miniatures d'intérieurs : reconstitution à l'échelle 1/10ème des différentes pièces d'habitations ou de mises en scène de la vie quotidienne.

31) exposition de peintures sur le thème des scènes rurales et les paysages champêtres

32) exposition de miniatures de "morceaux d'architectures", façades typiques et véritables œuvres d'art représentatives du bâti régional.

33) exposition et construction de miniatures de monuments du "petit patrimoine bâti régional" (Moulins, pigeonniers, puits, fontaines, lavoirs au 1/50ème).

34) La calligraphie sur parchemin : démonstrations, copies de textes.

35) Animation jeux et jouets en bois : 10 à 15 jeux anciens et historiques, individuels ou collectifs, pour enfants et adultes pour animer efficacement une place de 200 à 300 m².

36) Exposition de 150 jouets rustiques de nos campagnes, faits d'un rien et d'un peu d'astuce et d'imagination. Fabrication pour (et par) les enfants des modèles les plus accessibles.

37) Exposition d'une fabuleuse collection de santons du Lauragais.

38) Mise en place d’un jeu traditionnel d’adresse pour enfants. (Le jeu de la grenouille ou le très lointain ancêtre du flipper ! ).

39) Le train électrique en miniature ; Une ligne régionale dans son décor paysager minutieusement restitué.

40) Aéromodelisme : Les débuts de l'aviation commerciale et de notre industrie régionale, La fantastique aventure humaine des Lignes Aériennes Latécoère et de l'Aéropostale.

41) Reconstitution de l'école d'Antan. (mobilier, objets, planches murales, livres, cahiers, documents, etc…). Concours d'écriture à la plume. Certificat d'Etudes Primaires.

42) Pendules et horloges anciennes : exposition, démonstration, restauration).

43) La Boutique du Patrimoine : Exposition-Vente de livres et Vidéos sur le petit patrimoine, les traditions, le régionalisme (plus de 70 références)

44) Groupe folklorique, Musiques et danses traditionnelles occitanes (en collaboration)
+ Moissons et Battages à l'ancienne avec gros matériel des années 50 (Tracteur Vierzon FV1, Batteuse Navac et presse Vendeuvre) et, exceptionnellement, fabrication de chapeaux de paille avec toutes machines à coudre, à tresser et à thermoformer. Une vraie usine mobile.



EN PROJET : Le commerce ambulant des années 50/60, les objets de la vie quotidienne dans un fourgon RENAULT 1000 kg de 1949 (en cours de restauration et équipement), Buanderie et repassage, machines à coudre anciennes, le souffleur de verre, L'aventure de l'Aéropostale

Chaque sollicitation doit, bien sûr, être étudiée au cas par cas suivant la distance, la durée de la manifestation, le nombre de bénévoles disponibles et surtout les moyens de transport à mettre en œuvre.

samedi 5 mars 2011

Le moulin métaphysique

Jeu, rite, structuration, prophylaxie, ludopathie


Dans le rite, c’est le bouc émissaire qui meurt (qui est sacri-fié = « est fait sacré ») : c’est le « coupable », autre, extérieur à la communauté, qui donc ne peut pas être moi.

Dans le jeu, qui meurt ? Le perdant, qui peut être moi. Mais ce moi est un moi symbolique, fictif, qui n’existe que dans l’aire et le temps du jeu, et le joueur a plusieurs vies.

Dans le rite, le bouc émissaire deviendra idole structurante de l’ordre social collectif et individuel. Ce mythe, accepté, devient le point de repère extérieur, supérieur, transcendant, au nom duquel tout se structure.

Dans le jeu, le perdant n’est pas un bouc émissaire ; il n’est pas sacrifié (il a x vies), et il ne devient pas idole.

Le jeu ne crée pas ses règles comme le font le sacrifice et l’idole qui en est issue. Il est déjà là ; il est post-sacrificiel. Il se régit par rapport à une entité déjà créée par le (issue du) sacrifice ; il s’inscrit dans un mythe dont l’ordonnateur est l’idole (le dieu) ou le hasard divinisé. Il est donc une prophylaxie.

Entrer dans le jeu, c’est entrer dans un lieu hors du lieu et dans un temps hors du temps.

Entrer dans le jeu, c’est entrer dans un avant pré-sacrificiel.

Le temps pré-sacrificiel individuel est celui qui précède le « sacrifice » de l’enfant, pour que naisse l’adulte.

Revenir au temps pré-sacrificiel, c’est repartir à zéro, pour rejouer la structuration de l’adulte.

C’est mourir encore une fois (symboliquement) pour grandir un peu plus.

D’où l’idée, si ce schéma anthropologique est exact et universel, que le but de la vie c’est l’apprentissage.

Apprentissage de quoi ? C’est le parcours initiatique, le Chemin de Compostelle, au bout duquel le pèlerin va se débarrasser du «vieil homme », pour en reconstruire un nouveau au retour.

La ludopathie consiste à se replonger sans cesse dans cet avant, c’est à dire à se déstructurer rituellement (première étape du rite), sans pourtant trouver jamais d’issue structurante. C’est donc un masochisme : se remettre sans cesse dans la situation d’une bataille perdue, en espérant un jour la gagner.

C’est entrer dans l’aire et le temps du sacrifice, sans arriver à (sans vouloir ?, sans pouvoir ?) y mourir symboliquement.

Que, ou qui faudrait-il « sacrifier » pour réussir cette structuration ?

Mais, surtout, au nom de quel mythe structurant qui donnerait sens et structure à ce sacrifice ?

Existe-t-il aujourd’hui un mythe structurant qui puisse fédérer le groupe et l’individu dans nos sociétés modernes ?

Je suis en train d’y réfléchir !



En attendant, je fais tourner mon « moulin métaphysique»…

Et puis, je me dis: pourquoi d'aussi belles pensées dans un lieu aussi modeste? (Vous avez vu là une métaphore? Ah, bon!)

Elles, elles  pourraient sûrement me répondre, si je savais seulement les écouter...


Juego, rito, estructura, profilaxis, ludopatía

Juego, rito, estructura, profilaxis, ludopatía



En el ritual, es el chivo expiatorio el que se muere (que es sacri-ficado = "hecho sagrado") es el "culpable", otro, exterior a la comunidad, por lo que no puede ser yo.



En el juego, ¿quién se muere? El perdedor, que puede ser yo. Pero este yo es un yo simbólico, que sólo existe en el área y a la hora del juego, y el jugador tiene varias vidas.



En el rito, el chivo expiatorio se convierte en el ídolo estructurador del orden social colectivo e individual. Este mito, aceptado, se convierte en el punto de referencia exterior, superior, trascendente, en nombre del que todo se organiza.



En el juego, el perdedor no es un chivo expiatorio; no es sacrificado (tiene x vidas), y no se convierte en un ídolo.



El juego no crea sus propias reglas como el sacrificio y el ídolo que sale de él. Ya está ahí, y es post-sacrificial. Se rige con respecto a una entidad ya establecida por el (salida del) sacrificio, se inscribe en un mito cuyo rector es el ídolo (el dios) o el azar deificado. Por lo tanto, es una profilaxis.



Entrar en el juego es entrar en un lugar fuera del lugar, un tiempo fuera del tiempo.



Entrar en el juego es entrar en un antes pre-sacrificial.



El tiempo pre-sacrificial individual es el que precede el "sacrificio" del niño para que nazca el adulto.



Volver al tiempo pre-sacrificial, es volver a partir de cero, para volver a jugar (a representar) la estructuración del adulto.



Es morir una vez más (simbólicamente) para crecer un poco más.



De ahí la idea, si este sistema antropológico es exacto y universal, que la finalidad de la vida es aprender.







¿Aprender qué? Es el viaje iniciático, el Camino de Santiago, al final del cual el peregrino va a deshacerse del "hombre viejo" para construir uno nuevo a la vuelta.



La ludopatía consiste en sumergirse incesantemente en este antes, es decir en desestructurarse ritualmente (primera etapa del rito), pero sin encontrar nunca una salida estructurante. Es pues un masoquismo: volver a ubicarse constantemente en la posición de una batalla perdida, esperando ganarla un día.



Es entrar en el área y en el tiempo del sacrificio, sin llegar a (¿sin querer?, ¿sin poder?) morir simbólicamente. ¿En beneficio de qué?



¿Qué o quién es lo que habría que sacrificar para lograr esta estructuración?



Más importante aún, ¿en nombre de qué mito estructurante que daría sentido, estructura y aceptabilidad a este sacrificio?



¿Existe hoy un mito estructurador que pueda federar al grupo y al individuo en nuestras sociedades modernas?



Estoy pensando en ello!



Mientras tanto, le doy vueltas a mi molino metafísico.



mercredi 12 janvier 2011

Per la Nadau, d'un pè de jau, e per los Reis un zo coneis!

Même sous la pluie et le froid de l'hiver, il y a de la lumière.

Et le lilas ne s'y est pas trompé! 

vendredi 31 décembre 2010

lundi 20 décembre 2010

Petits plaisirs des grands, grands plaisirs des petits

Le vieux marronnier finissait ses jours, tenant avec peine debout sur sa base rongée par les termites, et cependant les jeunes branches qui lui poussaient étaient parfaitement belles. Comme n’importe quel être humain dont le corps se dégrade et la tête bruit encore, toute pleine d’oiseaux et de chants d’espérance.

Il a fallu l’abattre, car sa ruine naturelle menaçait alentour les choses et les gens.

J’ai conservé l’une de ses branches, saine, ronde à souhait, car je voyais déjà les roues que j’y pourrais couper. Elle était encore pleine de sève, et je l’ai mise à sécher à l’ombre, avec toute son écorce, pour qu’elle ne fende pas.

Les quatre roues sont maintenant sciées, plutôt massives, car elles devront, par leur poids, entraîner le mécanisme: la scie Opinel, à élaguer, que l’on fait travailler en tirant vers soi, laisse une trace de coupe où apparaissent à peine les traits, si bien que l’on peut conserver intacte la surface, porteuse encore du souvenir de l’outil, comme on le voit sur les vieilles poutres équarries à l’herminette.

La circularité du bois est presque parfaite, et la moelle est bien centrée: vais-je laisser ainsi les roues, après en avoir pelé l’écorce et les avoir dégrossies au couteau? Il me serait facile de les arrondir parfaitement: il suffirait pour cela de planter dans la moelle une vis sans tête, bien perpendiculairement au plan, puis de serrer la vis dans le mandrin de la perceuse, de fixer l’ensemble à l’établi et de lancer l’engin. La roue s’userait ainsi en rond toute seule, sur une lime à bois tenue en main, puis sur du papier de verre : un mini tour improvisé… Petit moment de doute. A qui et à quoi suis-je en train de penser ? A ceux qui me diront que ces roues, -Quand même !, sont bien mal finies ? A ceux qui verront, dans la perfection du cercle tourné, un peu trop de froideur de machine ?

Eh bien je vais me fier à ma propre sensibilité: le cercle restera celui que la nature avait offert à l’arbre, et le petit air brinquebalant du jouet, désuet à merveille, donnera au modeste rondin une nouvelle vie, surgie de l’imaginaire d’un enfant.

Ce sont ces quatre roues, par leur diamètre et leur volume, qui donneront à l’ensemble ses proportions, donc, déjà, au châssis.

Ce châssis, il le faudra lourd, lui aussi, comme les roues, fortement attiré par la Terre, car la Terre, notre alliée, va travailler pour nous, en cette entreprise ludico-tellurique. Sans cette force d’attraction, pas de mouvement, pas de vie pour ce jouet, et pas de joie du coeur : en avons-nous assez conscience ? En avons-nous tout le respect ?

Pour le grand-père bricoleur, cela devrait être la règle : dans le chaos du désordre ordonné de son grenier aux merveilles, il y a forcément le bout de bois qu’il faut. Coupé par d’autres ou par lui, il attend, et chacun d’eux le sait. Son destin était là : être associé à ces quatre roues, seuls éléments rescapés de l’antique marronnier. C’est un tasseau de pin, bien veiné, encore tout odorant.

Il faut le prendre comme il est : un peu épais sans doute, mais on élargira plus tard les hanches du bonhomme, pour qu’il puisse le chevaucher.

Pour le moment, il convient d’en déterminer la longueur. Il faudra, d’une part, que les deux roues fixées de chaque côté ne se frottent pas entre elles et, d’autre part, il ne conviendra pas que le châssis dépasse ; des angles trop saillants, par leur agressivité, briseraient le charme du jouet. On pose les roues sur le tasseau, à distance convenable, on trace avec l’ongle un petit repère, et déjà, dans le rêve, s’anticipe le roulement du chariot.

Vite, un coup de scie sur le repère, et le châssis est prêt.

Les axes des roues devront être relativement solides : du bois peu cassant –le châtaignier est élastique et résistant et, justement, sur l’étagère, s’ennuyait une gitolle coupée jadis dans un taillis-, et d’un assez bon diamètre. Mais, qu’est-ce à dire « un assez bon diamètre » ? C’est qu’on travaille ici à la fois à l’œil pour l’esthétique et à la main pour la résistance du bois ! « D’un assez bon diamètre », cela signifie donc « ni trop gros ni trop petit » ; ainsi les choses sont plus claires, n’est-ce pas ?

Mais ce n’est pas tout ! La tentation pourrait être de réduire le diamètre de la gitolle aux dimensions voulues ; non ! Combien de débutants ai-je vu ainsi se retrouver, au bout de pénibles efforts, avec une tige constituée, pour l’essentiel d’un mince tube de bois recouvrant une fragile moelle !

Fendons la branche en quatre, arrondissons un de ces quarts de ronds, et ne travaillons pas au couteau comme avec l’herminette. Le pouce se met dessous et fait pression, la lame dessus, et la main tire une éclisse régulière d’un seul venant, sur toute la longueur du bois.

Et les trous dans le châssis ? Ah, il les faudra d’un diamètre supérieur à celui des axes, parce que le bois ça gonfle à l’humidité, et surtout, si nous voulons que nos roues, pas très rondes et de plus solidaires, touchent ensemble terre, seul un jeu important permettra leur brinquebalement ! Ah, bon ! Et supérieur comment ? C’est facile : on perce, on teste, on alèse, et enfin on colle à l’axe les roues . Encore une petite vérification ? Sur un terrain en pente bien sûr : le chariot est parti, et il n’est que de voir comment il se contorsionne, au gré capricieux de l’inégalité du sol et du voilage de ses roues !

Le tour de taille du bonhomme qui va piloter l’engin devra être au moins « raisonnable », peut-être même pas très « sportif », car son embonpoint devra être suffisant pour que ses jambes chevauchent l’ensemble, à l’extérieur des roues épaisses où seront fixés ses pieds, sur de fictives pédales. Allons, on trouvera bien un compromis !

Anticipons : le bonhomme, par un jeu subtil –et anatomiquement faux- d’articulations libres et soudées, se dandinera sur ses jambes. Pour son équilibre et surtout pour l’allègement de l’ensemble, il devra peser moins que sa taille ne le laisserait supposer. Il sera creux, le pauvre, oui, mais en canne de Provence ! La légèreté de la canne, sa couleur chaude de blé mûr, sa collerette à chacune des sections de tube, ses curieuses réactions cutanées au fer rouge : voilà ce qu’il faut pour faire un homme. Les dieux mayas avaient utilisé le maïs ; nous utiliserons la canne de Provence. A chacun son patrimoine naturel et sa fantaisie créatrice! A chacun sa façon d’être dieu.

Savez-vous couper un tube à la mode, à la mode… du bricoleur ? Rien de plus facile –pensez au vitrier- ; on incise circulairement le tube avec le couteau, puis on fait pénétrer la lame, presque sans appuyer, en la faisant aller de droite à gauche par un jeu du poignet. On prend le tube à deux mains, un coup sec sur le genou, et clac !

Pour la hauteur, pensons que le tube ne figurera que le tronc ; les jambes seront faites d’un autre bois et selon une autre technique. Et tant qu’on y est, dessinons un visage au fer rouge . Mais avec quels outils ? Ah, oui, j’oubliais ! Du fil de fer emmanché sur un tronçon de gitolle, et qui s’enfoncera tout seul dans la moelle : un gros pour les yeux, un moyen pour le nez et un autre, recourbé en demi-lune pour la bouche enfin, pourquoi pas, un tout petit pour les moustaches. Oui, ce sera une sorte d’élégant vélocipédiste moustachu fin XIXème siècle.

—Bonjour, grand-père. Ouf ; il était temps ! Il me tardait de te voir, avec ta barbe et tes lunettes !

—Tiens, tiens, tu parles, toi, maintenant ? Tu ne vas pas te prendre pour Pinocchio, tout de même !

—Non, non, ne crains rien. D’ailleurs, toi tu n’es pas Gepetto non plus.

—Certes…

—Allez, ne te fâche pas ; je disais ça pour rire. Dis donc, tu ne vas pas me laisser comme ça, le crâne ouvert ?

—Surtout que tu n’as rien dedans… !

—Un partout, grand-père ! Alors, comment vas-tu me coiffer ?

—J’étais en train d’y penser. Veux-tu un canotier ? Le canotier te donnerait bien fière allure, et il est facile à réaliser : une rondelle fine découpée dans de la boîte de camembert, pour faire un assez large bord, et une autre plus épaisse —un tronçon de gitolle—, d’un diamètre supérieur à ta tête, évidemment ; il faudra bien qu’il tienne, ton chapeau, quand tu vas te mettre à pédaler.

—Et si on essayait autre chose pour changer ? Regarde un peu tes cupules de glands « américains », elles sont larges et plates comme des bérets basques. Elles ont même le couetou qui dépasse. Ça m’irait bien, non ?

—Aucune ne te va t’aller, mon vieux ! La boîte à chapeaux du grand-père ne comporte pas d’assortiment adapté à un tel tour de tête…

—Et un casque de protection ? C’est dans le vent, tu sais ?

—Si tu le dis… Mais comment je vais faire, moi ?

—Attends, tu n’as pas quelque grosse noix, une « noix bijou », par exemple ?

—Si, justement ; tu me donnes une idée : je vais la scier par le travers, avec une scie à métaux : tu vois ça un peu ?

—Chouette ; j’aurai l’air d’un dandy déguisé en coureur.

—Ou l’inverse… Mais laisse-moi réfléchir un peu pour la suite.

L’intuition est claire : il faut que le bonhomme pédale ; jusque là c’est facile, il suffit de fixer dans les roues de petits tenons décentrés et opposés, d’une roue par rapport à l’autre. N’oublions pas que les roues sont collées à l’axe : c’est fondamental à la fois pour qu’elles ne s’échappent pas et pour que les deux tenons constituent une sorte de manivelle qui va entraîner les jambes.

Merveilleuse imagination qui verra ensuite le contraire : le bonhomme, lorsqu’il va partir sur les pentes, nous donnera l’impression de propulser lui-même le char.

—Ne raconte pas d’histoires, là. Dépêche-toi. Tu sais que je t’attends.

—Un moment, s’il te plaît ; ne t’emballe pas trop tôt ; tout n’est pas résolu ! As-tu pensé que tout ton corps doit bouger comme un vrai, et pas seulement tes jambes ?

—Alors, comment tu vas faire ?

—Tu vois, à vrai dire, je n’en sais trop rien encore. J’ai plusieurs options, mais, de toutes manières, je vais devoir te souder quelques articulations.

—Me souder des articulations ? Dis, tu n’y penses pas ?

—Et si, il faut bien que j’y pense, sinon, tu vas t’effondrer comme une chiffe!

—Eh bien, vas-y, explique.

—Alors écoute, et réfléchis bien. Tes jambes doivent à la fois pédaler et faire bouger ton corps ; j’ai deux possibilités : souder tes genoux ou tes hanches. Si les deux articulations sont libres, tu vas t’asseoir, tout simplement et tu sais bien qu’il y a mille jouets comme ça. Tu as le choix : les genoux ou les hanches. Le mouvement sera un peu différent, mais cela reviendra à peu près au même.

—Et toi, qu’est-ce que tu préfères ?

—Souder les genoux ; le mouvement sera un peu plus ample. Et il faudra élargir un peu tes hanches avec des bouts de tube de roseau, sinon ça va bloquer.

—Bon. Et comment tu vas faire pour fixer mes jambes à mon tronc et donner de l’aisance aux articulations ?

—Pour fixer tes jambes, je mettrai un axe fin, en bois bien dur –le bambou, ça te va ?-. J’enfilerai les jambes, qui auront un grand trou, les tronçons de tube, et j’arrêterai le tout par de petites rondelles de noisetier collées à chaque bout de l’axe. Et pour l’aisance du mouvement, tu vas avoir deux grands trous en ovale, juste au niveau des hanches. Tu comprends ?

—Oui, je comprends ; mais pas trop grands les trous, parce qu’ils absorberaient tout le mouvement, et mon corps ne bougerait pas guère.

—Tu as sacrément raison, le bougre ! Mais tu ne vas pas me donner de leçons, tout de même ?

—Non, non. D’ailleurs, ce n’est pas la peine que je te dise que les grands trous, il faudra les faire au niveau des bras, car c’est là que ça va se tortiller le plus. Et tu le sais.

—Exactement ! Et puisque tu parles des bras, as-tu pensé que ce sont eux qui vont soutenir tout ton corps ?

—Oh, c’est pas comme ça que ça marche en vrai !

—Bien sûr que non ; mais toi tu n’es pas « en vrai ».

—Attends, attends ! On verra bien ce que diront tes petits enfants.

—Attendons ; pour le moment, je me demande avec quoi je vais faire tes jambes. Avec quelque morceau de lattes que j’ai ramassées l’autre jour sur un chantier? Elles sont en peuplier, léger et facile à travailler. Je vais les refendre dans le sens du bois, les couper à la mesure, et il ne restera qu’à les poncer.

—Quoi, les poncer ?

—Eh bien oui, les poncer.

—Ne t’embarrasse pas de luxe, grand-père. Ça fait déjà assez longtemps comme ça que j’attends ! Me poncer les jambes ! Comme un coureur du Tour de France ! Il ne manquerait plus que la pommade…

—Si c’est toi qui le dis… Et les bras ?

—J’attends ; explique !

—On n’a pas le choix. Comme tu l’as si bien dit, ça doit tourner aisément à l’épaule, donc il faudra coller les mains au guidon. Ah, oui, j’avais oublié, il faudra un guidon, fixé à une potence qui monte du châssis.

—Dis donc, grand-père, tu ne me mettras pas une selle ?

—Si, bien sûr ; mais elle ne te servira à rien, parce que tu ne vas jamais t’asseoir.

—Et qu’est-ce que tu en sais ?

—J’en sais que le mécanisme je l’ai prévu comme ça. Après tout, à toi de voir.

—C’est ça ; on verra. Alors, c’est prêt ? Tu me lances ?

—Allons-y !

—Stop ! Stop ! Tu ne vois pas que je m’affale contre la potence ?

—Misère ; ça, je ne l’avais pas prévu !

—Du calme, grand-père, et à toi de réfléchir. Si tu mets une butée, au travers de la potence, au niveau de mon estomac, plus de problème. Je me taperai bien un peu dessus quelquefois, mais t’as vu mes abdos ?

—Là, chapeau; tu me tires sacrément d’affaire ! Et pour te récompenser, je vais prolonger la butée vers l’avant et j’y fixerai une ficelle. Ce seront les enfants qui te tireront, et tu n’auras plus à te fatiguer pour pédaler, surtout dans les côtes.

—D’accord, je veux bien, pour les côtes…, mais qu’il soit bien entendu que ça restera secret entre nous, eh ? Les enfants, eux, il n’ont pas besoin de le savoir. Promis ?

—Promis !

Existe-t-il de “petits” plaisirs qui seraient inférieurs aux “grands”? Moi, je ne le crois pas. Et le plaisir, petit ou grand, c’est un « état modifié de la conscience » qui nous rapproche des dieux, qui nous fait un peu dieux nous-mêmes.

—Qu’est-ce que tu marmonnes là encore?

—Rien, rien, n’écoute pas, tu n’as pas besoin de savoir ça, toi non plus, ce ne sont que radotages de grand-père…

dimanche 14 novembre 2010

LAROQUEBROU *-* Foire du Livre


Un lieu unique et des résonances dont la magie faisait vibrer les jouets, un accueil superbe de la part des autorités et des organisateurs, des rencontres forcément inattendues et souvent exceptionnelles!
Alain LARTIGUE auteur particulièrement sensible et compétent découvre les "Jouets rustiques", avant l'ouverture au public.

Ne manquez surtout pas
le site DEJOU, ni le livre d'Alain Lartigue qui est une merveille!

mercredi 3 novembre 2010

Bibliographie affective sur les plantes

Une excellente initiative à encourager!
Jean Marc a réalisé ici une impressionnante bibliographie remarquablement sélectionnée!



lundi 18 octobre 2010

Vertheuil Médoc ¤ La Passiflore ¤ Foire aux Plantes

Une bien belle affiche, toute dans le style des jouets rustiques,
et qui a guidé  vers eux les centaines de personnes
d'un public bien attachant, avec
"La Passiflore"!               
                                                                                                                               

mercredi 13 octobre 2010

Laruns - Fête du fromage - Hera deu Hromatge

Un bien beau témoignage!

Et cela d'autant plus qu'il constitue une vraie surprise: inattendu, gratuit, désintéressé...
Venu de l'une de mes voisines de stand, membre de la bien sympathique équipe de la "Route du Chabichou".
Que de bons et vieux souvenirs de Parthenay, évoqués en cette occasion, au coeur des Pyrénées...
Un très grand merci, Colette!

mardi 14 septembre 2010

Le Campestral d’Aureville est de retour!

Avec les JOUETS RUSTIQUES aussi.


Alors, on se voit là-bas?

samedi 11 septembre 2010

PUJOLS se livre

Venez donc faire un tour!
Je vous y réserve une petite surprise...

Ciel noir au Céfran
Avec le chaleureux compagnonnage de:
http://libre-label.izibookstore.com/produits

samedi 28 août 2010

Don Quijote de la Mancha

Juste une image de mon Saint Patron préféré, au Soleil de l'Eté!

Et vous pouvez le voir évoluer au gré du vent, ici:


samedi 24 juillet 2010

Rencontre internationale des amis des ludothèques sur roues

Une bien belle initiative!
Ne la manquez pas!


"Rencontre internationale des amis des ludothèques sur roues, camping de Vercheny dans la Drôme (près de Die) les 27, 28 et 29 aout 2010.

Chacun est acteur de cette rencontre en partageant ses expériences, sous différentes formes (panneau, diaporama, atelier, débat) ce qui permettra de vivre une rencontre conviviale et ludique seul, en couple ou en famille, valoriser et échanger sur des expériences ou des projets ludiques itinérants, mutualiser des moyens autour d'un réseau qui soutiendrait des initiatives liées au jeu, partager une expérience la plus écocitoyenne possible."
RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONS :
amisludosuroues@gmail.com

Voyez ici aussi : ALF