vendredi 15 mars 2013

Faire jouet de tout bois


Faire jouet de tout bois

Vous connaissez le défi du jouet rustique: « Là où tu seras, et avec ce que tu trouveras, un jouet tu feras ».

La région se nomme « Costa Tropical » et la ville, Almuñécar, à l´extrême sud de la province de Granada, au bord de la Mediterranée, le tout enclavé entre mer et montagne.
Inutile de dire que pour un natif de la Corrèze qui, par ailleurs, réside au bord du Lot, la végétation offre des surprises et d´extraordinaires découvertes.

Juste de l´autre côté de la rue, étroite et en pente raide comme elles le sont toutes ici, s´épanouit un parc de bonsaïs et de diverses variétés de palmiers.
Derrière la grille, un drago

         Or, certains de ces arbres, et c´est le cas de ce drago, emblème des Canaries,  laissent généreusement s´incliner... leurs palmes : vous vous en seriez douté. Surtout leurs palmes fanées, décrochées, et un moment suspendues parmi les vivantes, dans leur premier et ultime voyage vers la Terre.
A première vue, ce ne sont que des palmes, jaunies celles de la première saison, noircies celles qui en sont à la deuxième année de leur voyage final.
        Mais le curieux ne s´en tiendra pas là.
Les palmes ont la particularité de comporter à leur base une énorme attache, celle qui les reliait directement à l´arbre, et dont on voit ensuite les traces si caractéristiques qui donnent au tronc son inimitable trame mauresque.

               Et plus que cela :
        Les troncs prennent la forme de colonnes torses, et ont, plutôt qu’une écorce, une sorte de peau couverte d’écailles.

       Pas étonnant que les hommes préhistoriques —car il s’agit d’un arbre survivant du quaternaire, époque où le Sahara était encore boisé...— y aient vu un dragon, lui en aient donné le nom, et lui aient associé des légendes !
       Un arbre fascinant !


       Même si la palme a pris un ton grisâtre, les attaches conservent à leur base des couleurs d´un étonnant camaïeu de brique lumineuse et de jaunes orangés : la couleur du « sang » de l´arbre qui est, dit-on un élixir d´éternelle jeunesse...

Et leur étrange forme...
Bref, de quoi laisser pantois quelqu´un qui aurait comme moi la fibre du peintre barbouilleur et la passion des jouets rustiques.
Et c´est toujours la même chanson : le jouet est dans l´objet, il nous appelle, il nous crie sa muette présence, et nous restons souvent lamentablement sourds et aveugles à sa supplique...

A moins que...
On ne sait, soudain, quelle mouche nous pique, quel « rayon vert » traverse notre champ visuel, quelle étrange voix susurre quelque part dans une « autre dimension », et voici que l´idée surgit : couper deux de ces bases épaisses et les assembler. L´idée est là: c´était un papillon qui nous appelait.
Le reste ne sera plus que de la technique : le corps, les antennes, et assembler le tout, en utilisant la double face de chaque aile pour insérer le corps. Et quelques points de colle, si certains éléments avaient tendance à partir au vent.
 Un papillon se mire dans son reflet

Bref, un simple et merveilleux souvenir de voyage!

Une variante de fabrication

Un porte-crayons

 
Mon seul regret : ne pas avoir vu, malgré mes efforts de concentration visuelle, une seule des baigneuses de la légende, cachée dans la frondaison du drago...
DD

Leyenda del drago


Una tarde en la remota antigüedad, cierto navegante mercader llegaba de las costas mediterráneas en busca de sangre de drago..., producto muy en boga y de gran importancia en la elaboración de ciertas preparaciones de la farmacopea, y desembarcó por la playa de San Marcos, de Icod de los Vinos, para llevar a efecto su lucrativo propósito.

Estando ya en la playa, sorprendió allá- a unas infantas o damas de esta tierra, que conforme al rito tradicional se bañaban solas en el mar aquella tarde veraniega.

El intruso navegante las persiguió, logrando apoderarse de una de ellas. Ésta trató astutamente de conquistar el corazón del extraño viajero para mejor buscarlo y lograr huir, y mostrándole signos de consideración y amistad le ofreció algunos hermosos frutos de la tierra.

Para aquel navegante que venía detrás de la sangre del drago, y traí-a metido en la imaginación y en el alma el mito helénico de las Hespérides, los frutos que aquella dama de esta tierra le ofreciera, pudieron muy bien parecerle las manzanas del mítico jardí-n. Mientras él comía gustosamente desprevenido, la bella aborigen saltó ágil al otro lado del barranco, y a todo correr huía hacia el bosquecillo cercano escondiéndose tras la arboleda.

El viajero, sorprendido en principio, trató de perseguirla de cerca, pero vio con sorpresa que algo se interponía en su camino, que un árbol extraño movía sus hojas como dagas infinitas, y que el tronco parecido al cuerpo de una serpiente se agitaba con el viento marino y entre sus tentáculos se ocultaba la bella doncella guanche.

El navegante lanzó el dardo que llevaba en sus manos, contra lo que a él se le figuró un monstruo, con gran miedo y asombro, y al quedarse clavado en el tronco, del extremo de la jabalina empezó a gotear sangre líquida del drago.

Confuso y atemorizado, el hombre huyó laderas abajo, se metió en su pequeña barca y se alejó de la costa; porque iba pensando en su corazón, que había sorprendido en el jardín a una de las Hespérides, a la que salió a defender el mítico Dragón.



http://es.wikipedia.org/wiki/Drago_de_Icod_de_los_Vinos
http://www.youtube.com/watch?v=TwmC9BOA808 (La sangre de drago)
http://www.youtube.com/watch?v=fCSNkDGZbVs  (Leyenda)