samedi 30 septembre 2023

 Le Marcheur en cartoline  Fiche MJR


Ce jouet, inspiré d’un blog de Federico Tobon (1) : https://www.youtube.com/watch?v=-OJ1Yc2SwAs&t=42s , est accessible à des enfants, accompagnés, bien sûr.



Sur un même mécanisme de base, il sera possible d’installer tous types de « marcheurs » : humains, animaux, chimères, etc., que l’on laissera à la libre inspiration des enfants.

1. Federico Tobon est un artiste qui vit à Los Angeles.  

Principe de fonctionnement .

Le « marcheur » est installé sur deux pinces à linge ; il est mis en mouvement pat une manivelle qui le tient par les pieds. Il reste droit grâce à un fil de fer dans son dos.


Matériaux nécessaires :

- des feuilles de cartoline, de couleurs variées ;

- deux pinces à linge (de préférence en bois)

- du fil de fer (soit de type « fagot », soit issu de la reliure d’un cahier à spirale)

- un petit tasseau pour réunir les pinces

- une planchette pour le socle

- colle forte rapide ou pistolet à colle

- marqueurs de différentes couleurs


Outils

- des ciseaux

- des pinces pointues

- une petite scie


Réalisation

- dessiner le personnage  

- dessiner quelques traits du visage et, éventuellement, colorier

- le découper


- coller le petit tasseau, entre les 2 pinces, et à l’intérieur de chacune d’elles

- coller les deux pinces sur le socle


- préparer le fil de fer pour le vilebrequin, avec des pinces fines :

Silhouette et vilebrequin.

- réaliser le vilebrequin en ajustant la position des pliures à l’écartement des jambes

- rabattre les pieds sur les jambes et coller avec la manivelle à l’intérieur.


Mise en place du « marcheur »

Enfiler les deux extrémités du vilebrequin dans les ressorts des pinces, et leur donner leur forme.

Placer un fil de fer entre le personnage et le tasseau pour le maintenir debout.  





« Marcheurs » finis, à la MJR.


dimanche 25 juin 2023

 La coccinelle 


D’où lui vient son nom ? Comment en fabriquer une ?

A la première question, l’Intelligence Artificielle peut facilement répondre, mais pas à la deuxième…

Cela nous laisse encore un peu de temps, à nous qui sommes porteurs de savoir-faire anciens, et de capacités d’improvisation !

Le nom de la coccinelle lui vient du latin coccinus : « d'écarlate », de coccum : espèce de cochenille qui donne une teinture écarlate; et cela en raison de la couleur de ses élytres.

On ne saurait faire plus simple ni plus exactement descriptif.

Mais, pourquoi la nommer aussi « bête à bon dieu » ?

Selon la légende, au Moyen Age, un homme était accusé d’un crime qu’il n’avait pas commis.

Condamné à mort à Paris, cet homme clamait son innocence.

Il devait avoir la tête tranchée.

Mais une coccinelle se posa sur son cou.

Le bourreau enleva alors la coccinelle très délicatement et releva sa hache afin de trancher le cou du jeune homme. Quelle ne fut pas alors sa surprise lorsqu’il constata que la coccinelle était de retour sur le cou du pauvre jeune homme!

Le bourreau eut beau insister, mais la coccinelle était obstinée, à tel point que le roi d’alors (Robert le Pieux) intervint, considérant que l’événement était un miracle et que la coccinelle accomplissait là une mission divine.

Le roi décida de gracier l’homme. Quelques jours plus tard, le vrai meurtrier fut retrouvé.

Les spectateurs persuadés que le Tout-Puissant avait envoyé la coccinelle pour sauver cet innocent, lui donnèrent le nom de « Bête à Bon Dieu ».

Heureuse époque où les miracles étaient si évidents ! Ou bien, aujourd’hui, on ne sait plus les voir…


Mais, comment en fabriquer une ?

En gros, l’ « IA » (il faut dire IA pour être à la page) va nous proposer des modèles…  en deux dimensions. Plus ou moins du papier découpé.

C’est là qu’intervient le savoir du bricoleur : la solution est dans la galle du chêne ! (Voir fiche MJR N° 255)



Matériaux nécessaires :

Deux galles du chêne : une « normale » et une très petite.

De l’élastique à découper, genre chambre à air

Deux brindilles très fines.

Un magnet.

Réalisation



Couper la galle normale en deux parties et la petite en quatre, à la scie à métaux.

Découper six pattes aux ciseaux.

Creuser le quart de la petite galle et le coller à la grosse.

Peindre les deux parties : le corps en orange rouge et la tête en noir.

 

Avec un gros poinçon, perforer la carapace aux emplacements des six pattes et, sur la tête pour les antennes, avec un plus petit. Coller les pattes et les antennes dans les trous.  

Peindre les yeux.

Fixation 

Pour fixer la coccinelle sur le frigo, utiliser un magnet : le découper à la forme et à la taille de la bestiole, puis le coller par-dessous.

Pour la fixer au mur, on peut utiliser du scotch double face.  

 


N.B. La coccinelle à 7 points porte bonheur !



jeudi 15 juin 2023

 Le papillon


Le papillon, donc sa fabrication, a été l’une des activités privilégiées de mon enfance.

En effet, sa réalisation est très facile, et les matériaux ainsi que les outils étaient à portée de ma main.

Planche du Larousse 1897.
Où est-ce que j’avais appris ; où avais-je trouvé les modèles ? Aucun souvenir ; mais, la manière de faire est bien présente à mon esprit !

Le modèle vient à coup sûr de l’ « Encyclopédie Larousse » que nous avions à la maison, et qui avait été le cadeau que mon père avait reçu du sien, en 1900, pour son Bac…

Cette encyclopédie a été pour moi, enfant, dès que j’ai su lire, ce que peut être Internet aujourd’hui : la source des réponses à tout.

Les magnifiques planches en couleurs de cet ouvrage étaient pour moi d’inépuisables sources de rêves…

J’ai choisi pour cette fiche le papillon « Monarque », d’abord pour sa splendeur, puis pour l’énigme de son existence que je ne connaissais pas à l’époque, et enfin pour des raisons écologiques.


 Le Monarque est un grand papillon célèbre pour ses migrations de grande ampleur sur le continent américain. Il se déplace par groupes de millions d'individus sur des distances pouvant atteindre 4 000 km, du Canada, des Etats Unis, au Mexique, Venezuela, Colombie, etc., deux fois par an, d'août à octobre vers le Sud, et au printemps vers le Nord.

La distance est bien évidemment extraordinaire, mais l’inexplicable prodige est que cette migration s’effectue en deux générations, voire trois: une à l’aller, l’autre au retour. Cela signifie donc que leur « savoir » se transmet des parents aux enfants par… les gênes ! ! 

Au Mexique, notre papillon se réfugie sur des pins « Oyamel » de la Sierra Nevada, au Nord.

Mais, voilà : cette zone climatique, et les terres des alentours, sont propices à la culture des avocatiers, alors, des entreprises agricoles qui exploitent la culture de l’avocatier se sont mis à arracher les pins oyamel !

Du coup, les papillons ont de moins en mois de territoire, et pourraient même disparaître de cette zone… 


Matériaux nécessaires

Une feuille de papier A4 assez fort ou de la cartoline blanche, des marqueurs ou des crayons, des tubes de peinture, de couleurs variées.

Une petite baguette de bois.

De la colle.


Réalisation



Plier et couper la feuille en deux, et sur une moitié elle-même pliée en deux, dessiner un demi papillon.

Découper ce papillon en conservant la feuille pliée. Ouvrir la feuille.

Au crayon, dessiner les nervures sur les ailes puis les surligner avec un marqueur très fin.  

Nervures papillon monarque.


A partir du modèle, appliquer les couleurs.

Découper et tailler le corps du papillon dans la petite baguette fendue en long, puis la peindre, et enfin la coller.


Pour la fixation du papillon, utiliser par exemple du sparadrap : réaliser un cylindre autour d’un doigt, en collant les deux bouts du morceau de sparadrap, face collante à l’extérieur.  

Exemplaire terminé.

Ce tube, fixé au dos du papillon, servira de collant à deux faces.


Remarque sur les objectifs

Le jeu est fait pour jouer ; l’apprentissage en découle naturellement, et non l’inverse.

Il faudra insister sur l’étonnante transmission des « savoirs ».

La catastrophe climatique est bien assez présente dans les média : il suffira de dire que le territoire mexicain des monarques est en péril.


Complément littéraire

Dans son très beau roman « Monarques », Sébastien Rutés, qui est venu à Pujols en novembre dernier, a écrit ça :

 

« Au printemps, les papillons nés au Mexique retournent vers la région des Grands Lacs nord-américains. Ils traversent les États-Unis en moins de six mois, soit trois générations. La quatrième naît au Canada au début de l'automne et entreprend le voyage retour vers le Mexique. Cette fois, la migration se fait en une seule génération, dont la durée de vie est de sept mois. Arrivés à destination, les papillons entrent dans une phase d'inactivité tout l'hiver pour se reproduire en mars, avant que le cycle recommence.

Les individus qui s'installent en novembre dans les forêts du Michoacan sont donc les arrière-petits-enfants de ceux qui les ont quittés en avril. Comment savaient-ils où se rendre ?

Chaque année, les monarques s'installent exactement dans la même montagne, sur les mêmes arbres de ce sanctuaire, et empruntent le même chemin pour y parvenir, sans qu'on ait découvert comment les différentes générations se transmettent les informations.

L'instinct, l'atavisme, les horloges circadiennes logées dans leurs antennes, aucune réponse n'est satisfaisante.

On sait seulement qu'à un moment, les individus de la quatrième génération éprouvent l'irrépressible besoin de retrouver la terre de leurs ancêtres et que rien, ni la distance ni le temps, ne parvient à leur faire obstacle, capables qu'ils sont même de tripler l'espérance de vie de leur espèce pour parvenir à leurs fins.

J'ignore s'ils ressentent eux aussi la nostalgie d'un passé qu'ils n'ont pas connu ou souffrent de l'insatisfaction du présent, ce sentiment de s'être trompé d'époque, de n'être pas à sa place, la mélancolie de l'exilé dans le pays où il est né. Le mal d'un pays dont on ne connaît pas le nom.

Je ne sais pas s'ils conservent dans leur petite mémoire de papillons les souvenirs des générations passées, une hérédité de sensations douces, la tiédeur, le parfum des oyamels.

J'ai lu quelque part que ce seraient les millions de cadavres de leurs congénères mêlés depuis des siècles à la terre de cette région qui les attireraient.

Je préfère me persuader que la nostalgie de la beauté des bois sacrés est un attrait plus fort que l'odeur de la mort, mais c'est un paradoxe fascinant que cette quatrième génération voie sa longévité accrue uniquement pour rallier le lieu où donner la vie, initier un nouveau cycle et mourir. »


Cet extrait est un cadeau que nous fait Romain, ami du Jouet Rustique, et bibliothécaire à Pujols. Romain est un remarquable lecteur et animateur qui organise plusieurs fois par an des rencontres littéraires à la Maison du Jouet Rustiques, et parmi elles, une avec Sébastien Rutés qui est écrivain et maître de conférences, agrégé d'espagnol, titulaire d’un doctorat en 2003 à l'Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle.


mardi 18 avril 2023

 Serpent Egypte ancienne  



Nous avons peu d’informations à propos de ce « serpent » qui apparaît ici sur une pub moderne d’objets historiques reconstitués.

 





A la MJR nous en avons un, moins schématique, qui servira très bien de modèle pour l’atelier (photos Jeanne WHITE).

Le principe est que le serpent est fait avec un tube, ici, du sureau pour ne pas avoir les nœuds de la canne de Provence ou du bambou. Le côté de la tête est fermé, et un trou est pratiqué sur le haut du crâne. On souffle par l’autre bout, et l’air soufflé soulève la souris.  

 


Eléments historiques complémentaires.


J.G. Tumilet & P.G. Tumilet, sur leur très intéressant site du Musée Pédagogique d’Aragón, Huesca, Espagne, (https://www.portraitofaplaything.com/portraits-41-/50-mouse-and-snake ) donnent une étude détaillée sur l’objet suivant :



qui est exposé au Rijksmuseum van Oudheden de Leiden, Pays Bas.

Ils disent que cet objet est présenté sous deux entrées : « un serpent avec une créature ressemblant à une souris sur le dos » et « l'animal supérieur est probablement une mangouste égyptienne, qui est immunisée contre le venin de serpent et mange des serpents et leurs œufs ».  

Les auteurs font remarquer que l’article indique qu’il est difficile de se prononcer entre un usage ludique de l’objet et un usage sacré.

Il est vrai que nous ne devons pas projeter sur cet objet une vision correspondant à notre civilisation occidentale moderne !

Pour le fabriquer.


MATERIAUX NECESSAIRES.

Une tige de sureau, d’environ 20 cm ou plus, assez droite, sans nœud, et d’un diamètre de 2cm environ.

Un morceau de bois tendre, d’environ 2 par 2cm et 5 cm de long, pour la souris.

Un autre petit morceau pour boucher le tube.

Deux petites planchettes de 1cm par 5 cm pour tenir la souris.

Une baguette de brochette.


OUTILS NECESSAIRES

Comme pour les autres jouets, pas besoin d’outils compliqués ; d’ailleurs, on en fabriquera certains soi-même.

Mais il faudra qu’ils soient parfaitement adaptés, ce que les participants ne perçoivent pas toujours…

L’outil le plus spécial sera un simple fil de fer, mais d’un diamètre d’environ 1mm ou 1,5 mm. L’ancien fil de fer « à fagots » allait très bien ! Il le faudra d’environ 20 cm de long.

 



Pour faire l’outil, on formera une boucle à l’une des extrémités et à l’autre un petit crochet pointu en forme de V fermé.

On pourra aussi se servir d’un tournevis au diamètre intérieur du tube.


REALISATION

Il faudra d’abord évider le tube, mais il ne sera pas nécessaire de nettoyer les parois à la perfection : juste qu’il y ait assez d’air pour souffler sous la souris et la soulever. Pour cela, enfoncer le fil de fer par la pointe, sans forcer, en tournant, et en chassant les morceaux de moelle. Percer sur la moitié de la longueur du tube, puis faire la même opération par l'autre côté. Passer enfin par le trou une baguette fine pour l’aléser un peu plus.

Il faudra maintenant un morceau de baguette rond d’environ 2 cm de long et du diamètre intérieur du tube : le coller du côté de la tête. Ensuite, tailler la tête de forme triangulaire. Pour cela, on peut utiliser le couteau ou la ponceuse à disque.


On passera ensuite à la fabrication de la souris : la sculpter en volume, avec une large poitrine, pour que l’air soufflé la prenne bien.

Décoration du serpent.

 



Le modèle de la MJR est décoré au fer rouge, avec un outil fait maison, aussi : un fil de fer enfoncé dans la moelle d’un tronçon de noisetier ou autre bois, et recourbé au bout selon le dessin désiré.

Pour chauffer le pyrograveur au rouge, il faut avoir, par exemple, un chalumeau à gaz.

Si ce n’est pas possible, on utilisera un marqueur noir ou un pinceau avec de la gouache.