jeudi 24 novembre 2022

 L’ ANGELOT NOIR


Le mot « ange » provient du grec ancien ἄγγελος (ággelos) qui signifie messager.

Dans les écrits religieux, les « anges » sont donnés comme étant déjà là depuis toujours, comme des évidences, et leur origine n'est jamais questionnée. Il en « existe » de toutes sortes, bien hiérarchisés, et certains portent même des noms ! Et ils sont asexués...

Mais, ils sont toujours blancs !

Le poète vénézuélien Andrés Eloy Blanco (1896 – 1955) s'en est justement ému, et a composé pour cela un poème mis en musique par Manuel Alvarez Maciste, chanson qui est devenue un grand classique  aux multiples interprètes : « Angelitos negros ». PETITS ANGES NOIRS

 

Peintre né dans mon pays

Avec un pinceau étranger,

Peintre qui suis les traces

De tant de peintres anciens,


Même si la Vierge est blanche,

Peins-moi de petits anges noirs,

Car ils vont aussi au paradis,

Tous les bons petits noirs


Peintre si tu peins avec amour,

Pourquoi méprises-tu leur couleur,

Si tu sais que dans le ciel,

Dieu les aime aussi ?


Peintre de saints et d'alcôves,

Si tu as une âme dans le corps

Pourquoi, lorsque tu as peint ces images,

As-tu oublié les noirs ?


Chaque fois que tu peins des églises,

Tu peins de beaux petits anges,

Mais tu n'as jamais pensé

A peindre un ange noir.


Pintor nacido en mi tierra / Con el pincel extranjero / Pintor que sigues el rumbo / De tantos pintores viejos / Aunque la Virgen sea blanca / Píntame angelitos negros / Que también se van al cielo / Todos los negritos buenos./ Pintor si pintas con amor /  ¿Por qué desprecias su color / Si sabes que en el cielo / También los quiere DIOS. /  

Pintor de santos y alcobas / Si tienes alma en el cuerpo / ¿ Por qué al pintar esos cuadros / Te olvidaste de los negros ? / Siempre que pintas iglesias / Pintas angelitos bellos  / Pero nunca te acordaste / De pintar un ángel negro.


https://youtu.be/Q0693qclYD4      (Chavela  Vargas)





“Le poète a toujours raison / qui voit plus loin que l’horizon”, chante Jean Ferrat. Nous l’avons pris au mot, en réalisant pour la MJR ce sympathique angelot noir!


Et c’est un clin d’œil que nous lançons à nos visiteurs hispanopnones qui sauront bien le repérer…

 

L’EPICEA

Il fait partie d’une immense famille de résineux, originaire des plaines boréales froides et humides du nord de l’Europe.

Autant dire que, dans les terres du Sud Ouest, il ne se sent pas trop chez lui. Et pourtant, on en trouve! Mais pas à l’état sauvage.

Ce sont en fait d’anciens “sapins de Noël” qui ont été, après usage, replantés au fond des jardins. Bien loin de leur terre d’origine, celle du Père Noël…

Il ne faut cependant pas voir là une relation particulière, mais le fait que cet arbre, de par ses caractéristiques a été choisi pour de nombreux usages.


Ce qui nous intéressera ici, c’est le cône femelle, pour faire le corps de l’ange: lorqu’il est mûr, donc bien ouvert (septembre - octobre), ses écailles présentent un port aéré qui donnera de la légèreté à notre angelot.


MATERIAUX NECESSAIRES

Des cônes (pignes) d’épicéa bien ouverts.

Des galles du chêne tauzin.

Des cupules de glands d’Amérique.

Des feuilles de chêne rouvre, à cueillir en automne lorsqu’elles ont plusieurs couleurs.

De la laine noire ou de petits morceaux de tricot noir (genre tee-shirt).

Pistolet à colle ou colle épaisse.

De la peinture blanche et de la noire (acrylique), ou des crayons de couleur 1 blanc et 1 noir.


OUTILS

Une lame de scie à métaux.

Des pinces coupantes.

Des ciseaux

Un couteau

Un pinceau très fin


REALISATION

A la scie à métaux, couper le cône en conservant le côté de l’attache à l’arbre, où sera la tête.

Egaliser la base à la pince coupante.

Coller la tête en veillant bien à son port.

Coller une cupule de gland. On peut insérer entre la cupule et la galle un morceau de laine noire qui figurera la chevelure.

Peindre les yeux et la bouche.

Coller les ailes.




 TENSEGRITE Rustique.


Tenségrité

 Faculté d’une structure à se stabiliser par le jeu des forces de tension et de compression qui s’y répartissent et s’y équilibrent.

 Calque de l’anglais tensegrity, mot-valise de tensile et integrity, composé de tension et de intégrité. 

« Tensegrity » vient des mots latins « tensus» et « integritas », par le français.  



Fini DD


Il s’agit d’une variante de la « table de tenségrité » classique, mais faite avec des bois flottés ou morts, en utilisant les couleurs naturelles (blanc, gris clair, crème ou beige) et leurs formes uniques pour créer des objets originaux.

Dans ce cas, faire quatre « pieds », qui seront collés au support.

On peut aussi faire deux triangles, qui devront être équilatéraux, pour l’équilibre.


Etapes :

Réunir tous les éléments nécessaires, d’abord pour faire les deux parties de la « table ». Conserver autant que possible les fourches naturelles . Y coller quelques compléments si nécessaire.

Pour coller, utiliser le pistolet à colle, rapide et efficace, ou la glu.


Percer et coller sur le plateau support les 4 (ou les 3) plots auxquels seront fixés les fils.

Percer et fixer fermement au support la pièce qui servira de pivot (on peut utiliser une vis).

Fixer les fils (coller) définitivement aux pieds et, provisoirement aux autres éléments (les maintenir en place avec des pinces).

Equilibrer l’ensemble et coller les fils un par un, en laissant le temps de séchage entre deux.  



En promenade, en camping, en appartement au retour, l’occasion fait le larron : utiliser tout ce qui tombe sous la main, matériaux et outils du bord.

On peut personnaliser ces jouets, par exemple lieu et date de fabrication, objet souvenir associé (coquillage, pomme de pin, etc.).

Mais on ne peut pas « tricher », ni avec les lois de la physique, ni avec la spécificité de la colle, ni coller sur l’écorce qui se détache en séchant, ni coller deux bâtons bout à bout sans mettre une cheville solide dans les moelles, etc.  



Pour aller un peu plus loin.

Les différentes « crises » que l’on subit en ce moment ne sont pas passagères, et la « culture » du gaspillage est bel et bien terminée.

Par obligation ou par vertu (choisissez l’option…), il nous faudra bien évoluer !

Je pense que le jouet et le jeu peuvent y contribuer, à la manière de la goutte d’eau transportée sur l’incendie par le colibri.


Voyons en vrac quelques affirmations qui vont nous situer un peu :

* On pourrait dire que le bonheur est « fractal », en ce sens qu’une « fractale » est un objet qui présente une structure similaire à toutes les échelles. Le bonheur procuré par les jouets a ainsi la même structure que celui qui correspond à des réalisations plus grandes. Mais celui qui est recherché ici vient plus par l’être que par l’avoir ; dit autrement, la qualité est plus importante que la quantité.

*Un enfant, qui jette sans arrière pensée à la poubelle un jouet coûteux en plastique, ne se sépare jamais d’un jouet même modeste qu’il a fait lui-même, seul ou avec l’aide d’un adulte.

*On apprend en jouant, des savoirs, des savoir faire et des savoir être, et non le contraire qui est mettre le jeu au service des apprentissages.

*Nombreux sont les visiteurs de la Maison du Jouet qui me disent : « Comment voulez-vous que je fasse ça, si je vis en ville, dans un appartement, et que je n’ai presque aucun outil ? ». Nous voyons que ce n’est pas insurmontable.

*Le transfert des acquis se réalise sur tous les plans, y compris l’esprit d’initiative, la créativité, l’adaptation aux situations difficiles de pénurie par exemple…

*Nous ne parlerons pas d’une meilleure connaissance de la Nature, ni du respect qui en découle.

Il est possible de compléter cet objet de toutes les manières voulues, par exemple, ici, par un porte-crayons.