mardi 10 septembre 2013

Dialoguer avec les éléments naturels

Dialoguer avec les éléments naturels

Le vent, personne ne peut le voir, on peut à peine le toucher quand on lève un doigt mouillé pour savoir d’où il souffle, et si l’on sent quelque odeur, ce sont les effluves qu’il tansporte. On l’entend quelquefois, mais ce n’est pas toujours bon signe...

L’humidité de l’air, mis à part que ça active les rhumatismes des grands-parents et... des jouets rustiques, ça ne se voit guère non plus.

Le courant de l’eau, ça se voit, mais sa force n’est pas toujours bien évaluée par qui ne l’a pas expérimentée dans son corps, à la nage, à la pêche, en bateau, etc.

Trois jouets vont nous rendre cela très concret, par l’observation de la vie que leur insuffleront les éléments naturels eux-mêmes.  
Et ces instants magiques nous révèleront l’invisible...
Nous allons donc pouvoir établir un véritable dialogue avec la Nature.

Pour l’éolienne, je vous renvoie à la page correspondante de ce blog : ICI. http://jouet-rustique.blogspot.fr/2011/08/le-moulin-libellule.html
C’est la plus vivante et la plus bavarde, surtout si on la sonorise par une crécelle !

L’hygromètre à pigne

Cela faisait bien longtemps que je ne le fabriquais plus.


C’est au cours du stage de Virelles, très expressément centré sur la nature locale et sur le dialogue avec elle, que je l’ai refabiqué, sur place, avec les éléments que j’avais sous la main, et un minimum d’outils.
Une vraie fabrication rustique, pour un appareil qui va cependant fonctionner très longtemps.
La pigne, ou pomme de pin, s’ouvre à la sécheresse et se ferme à l’humidité, afin de larguer ses graines au moment opportun. C’est cette sensibilité que nous allons développer.
La méthode consiste à relier par un fil l’une des écailles de la pigne à une fléchette, en établissant un effet maximum de bras de levier, afin d’amplifier le mouvement.
La fixation se fait avec de simples bouts de fil de fer.


La première fois que j’ai testé le remonte-courant, j’étais déjà grand père ; je vous dis ça pour que vous compreniez mieux.


Pour ce faire, je me suis rendu au ruisseau du village, et je me suis planté au beau milieu du courant, regardant vers l’aval.
J’ai lâché mon bateau qui a suivi le fil de l’eau jusqu’au bout de la dizaine de mètres de sa laisse.
Puis il s’est arrêté et, oh merveille, les aubes se sont mises à tourner et mon engin s’est mis à remonter allègrement le courant ! En rembobinant le fil.
On a beau être grand père, on n’en reste pas moins heureux d’avoir réalisé quelque chose qui fonctionne, surtout en pensant à ses petits-enfants que l’on verra bientôt patauger dans ce même ruisseau, avec ce même jeu !
Ce n’est que lorsque mon remonte-courant a eu rembobiné ses 10 m de fil pour revenir littéralement dans ma main, que j’ai relevé la tête, et que je l’ai aperçu : un peu plus loin en aval, un pêcheur m’observait avec un étonnement non dissimulé, et même avec des mimiques qui en disaient long sur la santé mentale qu’il semblait me prêter ... A moins qu’il n’ait pensé que j’expérimentais un nouvel attirail de braconnage !
 
Et voilà comment le vent, l’humidité de l’air et l’eau qui court deviennent des partenaires de jeu, et aussi de véritables maîtres car, eux, ils sont patients, rigoureux, exigeants, nobles et généreux !

Aucun commentaire: